Haïti : Blocage du Conseil Provisoire de Transition (CPT) par les conseillers corrompus.

Port-au-Prince, le 2 septembre 2024. Le Conseil Provisoire de Transition (CPT) haïtien est mis en cause pour son dysfonctionnement suite au scandale impliquant trois de ses membres dans une affaire de corruption et de chantage. Les conseillers Louis Gerald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire auraient exigé du président du conseil d’administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC), M. Raoul Pascal Pierre-Louis, la somme de 100 millions de gourdes pour lui permettre de conserver son poste.

Dans une lettre adressée le 24 juillet 2024 au ministre Garry Conille, le président de la BNC a sollicité l'intervention du chef du gouvernement afin d'assurer sa protection et de pouvoir continuer à exercer ses fonctions. Depuis l'éclatement de ce scandale, l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) peine à se prononcer sur ce dossier.

Suite à cette affaire, plusieurs acteurs de la société civile ont réclamé la démission des conseillers incriminés, qui avaient pour mandat de garantir la paix, de combattre la corruption et l’impunité, et enfin de créer un climat propice aux élections. Cependant, selon un article publié par le média en ligne *Gazette*, « d’après la résolution votée par le CPT, il faut 5 voix sur 7 (5/7) pour toutes les grandes décisions ». En raison de cette résolution, le CPT se trouve dans l'incapacité de révoquer ces présumés corrompus sans affecter le reste du conseil. Ce même article souligne que ce scandale paralyse le bon fonctionnement du CPT qui, selon une source, ne peut prendre aucune grande décision.

Il est toutefois possible d’envisager le changement des conseillers, mais ces derniers refusent de démissionner en se invoquant leur présomption d’innocence, ce qui retarde encore une fois la marche du pays.

Il est également important de rappeler que l’ambassadeur américain Antony Blinken, un acteur clé dans les décisions majeures concernant Haïti, est attendu cette semaine selon « Le Nouvelliste », pour discuter des mesures à prendre contre ces accusés ainsi que de la mission multinationale en Haïti.