Une vie ou les armes sont prioritaires aux études, ou les injures les plus malsaines sont exposées sur les réseaux sociaux à la place des mots bienveillants, une vie où tout le monde est à la recherche du buzz par n’importe quel moyen au lieu de se concentrer sur les vrais problèmes de la vie courante. La dépravation bat son plein, le crime devient ordre de tous les jours, tout est permis et tout se profite. Tant de gens se sont retrouvés dans les filets de ces hommes sans foi ni loi, ces hommes sans pitié qui font passer leurs atrocités pour des revendications, beaucoup d’innocents y ont laissé la vie, en héros ou comme un vulgaire voleur. Sans distinction aucune, avec cette insécurité, tout le monde se fait attaquer, on se retrouve dans le même panier. Pourrions-nous tous nous enfuir ? Devrions-nous continuer à garder le silence en attendant notre tour ? Que faire finalement ?

Nous avons tout essayé, des revendications sur les réseaux sociaux, des revendications par la marche, des manifestations violentes, la grève de faim, l’arrêt du réseau commercial, cessation de travail, fermeture des portes de nos écoles. Quoi donc a-t-on oublié de faire pour démontrer notre indignation devant ce qui se passe ? Que faudrait-il faire pour avoir la paix. Et je ne parle pas que de la paix qui se manifeste en déposant les armes, nous aimerions tant pouvoir marcher dans les rues sans avoir à regarder par-dessus nos épaules, que lorsque nos téléphones sonnent qu’on ne soit pas surpris de parler à un rançonneur au lieu de nos bien-aimés. Nous aimerions pouvoir emmener nos enfants à l’école sans s’inquiéter de leur retour chez eux. Que devrions faire ? Ou qu’est ce qu’on a pas fait ? 

Haiti souffre, Haiti soupire. Ses fils et filles tombent comme la pluie, la méchanceté prend la place du vent, l’intégrité se retire de nos rangs. La liberté de s’exprimer devient comme un slogan « si w pa dako kouri sou mwen » « vinn bat mwen » les gens disent ce qu’ils veulent, quand ils veulent, et où ils veulent. Pas parce qu’ils assument leurs actes, mais parce qu’ils parleront pour allumer une flamme que même eux ne sauraient éteindre. Et pourtant ils chauffent la masse populaire. Le fait est que sur ses allégations, ils ne seront pas traduit en justice.

Que faire des enfants qui grandissent et qui sont déjà obligés d’agir comme des adolescents en avance pour aider leurs parents dans leurs tâches au lieu de gambader sur la cour avec leurs voisins. Ils sont obligés de trainer les rues pour quémander pour leurs parents qui peut être ont un handicap ou qui ne sont même plus vivants, au lieu d’être dans une salle de classe en train d’apprendre à compter. La jeunesse grince des dents, elle lutte encore ne sachant que répondre face à ce qui est devant leurs yeux si flagrants. Les jeunes adultes se mettent dans n’importe quelle position afin de soutenir les siens s’ils ne sont pas déjà père ou mère. Mieux vaut prévenir que guérir, je crois que nos vaillants ont pris ce dicton un peu trop à la légère. La route est encore toute tracée mais les mauvaises herbes déforment le chemin, à croire qu’il n’y a plus de passage mais faux.   C’est dans cette sphère là que nous évoluons maintenant. Le monde entier nous regarde, nous juge, et nous, nous continuons de plonger. Mais ceux qui vivent sont ceux qui luttent, luttons ensemble pour la vie, la nôtre et celle de notre famille.
 

Maryns-Starline Labossière, née aux Cayes le 22 Juin 1992, est mariée et mère de famille. Elle a fait ses études classiques chez les sœurs de l’Externat Saint Joseph, puis en 2011 a été admise à l’université épiscopale d’Haïti, BTI (Business and Technology Institute) où elle …

Biographie