Une image d'antan, des souvenirs d'hier qui ramènent des sourires sur les visages d'aujourd'hui.

 

Ces images de la vie qu'il y avait 15, 20 ou 30 ans auparavant apportent avec elles, l'odeur de pistach griye, mayi dous griye, mant alta et les tablèt kokoye, la voix de Madan Merius, d'Andrée, de Josiane et d'Antilia, les vendeuses de fridòdòy de la place.

 

S'il est 9/10h, les pâtés sont déjà sortis du four de Madan Nelson. S'il est 2 heures, Ti Clorène et Mèmène sont allées chercher les bobo lamido et les bobo siwo. Gare aux oreilles chastes des enfants et des pudibonds. Ti Clo Sizo fait son numéro. Plus tard, vers 6 heures Jésula, la tête fleurie de barrettes et de cocardes,le cou recouvert de talc, s'en ira de son port altier mais surtout, de son air hautain à L'église Saint Jacques, elle aussi presqu'un souvenir car, inutilisée.

Une image d'antan, des souvenirs d'hier qui ramènent des sourires sur les visages d'aujourd'hui.

Ces images de la vie qu'il y avait 15, 20 ou 30 ans auparavant apportent avec elles, l'odeur de pistach griye, mayi dous griye, mant alta et les tablèt kokoye, la voix de Madan Merius, d'Andrée, de Josiane et d'Antilia, les vendeuses de fridòdòy de la place.

S'il est 9/10h, les pâtés sont déjà sortis du four de Madan Nelson. S'il est 2 heures, Ti Clorène et Mèmène sont allées chercher les bobo lamido et les bobo siwo. Gare aux oreilles chastes des enfants et des pudibonds. Ti Clo Sizo fait son numéro. Plus tard, vers 6 heures Jésula, la tête fleurie de barrettes et de cocardes,le cou recouvert de talc, s'en ira de son port altier mais surtout, de son air hautain à L'église Saint Jacques, elle aussi presqu'un souvenir car, inutilisée.

Toute mon enfance, Ti Pyè, de sa voix sourde, a toujours "aidé " le prêtre officiant à chanter les messes.

Après le terrible tremblement de terre de 2010, il n'y a plus remis les pieds jusqu'à sa mort. Les messes ont eu lieu chez les Frères Clément, la Petite Batterie. Tout le monde s'y est rendu à un moment ou à un autre. À plusieurs reprises. Sauf Ti Pyè. Il ne s'est pas retrouvé. Il ne s'y est plus retrouvé. Ses souvenirs, les échos, le dallage, le plafond, l'autel ont disparu. "Mayen Moulen M teke w" de son refuge sous les tables du marché, ne lancera plus de pierre à ceux et celles qui osent déranger son sommeil pendant les messes.

Comme moi, comme tout jacmélien Ti Pyè ne reconnaît plus cette rue sans sa cathédrale, ses boiseries, et surtout son clocher.

Au matin, vers 5h30, Abigayon s'est assis sur le banc, à droite du grand arbre en face du manoir Alexandra. Cet arbre a été épargné- grâce à l'histoire qui circulait à son propos- de la fureur d'un architecte douteux, car il est "mystique". Le "diable" qui y vit ne plaisante pas.

Abigayon, coiffé de son chapeau panama café au lait, de marron et blanc vêtu, sa canne posée sur ses jambes et en main, un sempiternel recueil ayant connu de meilleurs jours, respire le bon air. Ceux qui s'en prennent à sa veste, feront l'objet de son courroux.

La plupart des marchandes de la ville et de la Montagne ou de Kafou Pengwen, remontent la rue du côté de la place avec leurs marchandises sur leur tête comme des couronnes, se racontent tout(prix des produits, les raras se moquant de leurs voisins, communion prochaine de leurs enfants).

À n'importe quel moment, Thérèse de sa voix un tantinet rocailleuse viendra rompre le mini concert des oiseaux ou des kaw. L'appellation Madame Rouvier déclenche toujours son courroux.

Ti Badio ansyen "gid blan" gentil et souriant de la ville, fils de Rose(Wòz) ne vient plus visiter sa mère qui a élu domicile aux environs de la place. Il a rejoint sa mère dans son monde à part. Ils y vivent à deux, sous les yeux du voisinage vigilant.

Les musiciens de la Pension Craft sont à peine partis se coucher.

Ces autres musiciens sur la photo, sous le pergola, sont allés chanter, graje la guitare dans l'après midi. Non loin, les gamins s'en donnent à cœur joie avec leur fistibal. Les sousaflè et autres oiseaux n'ont qu'à bien se tenir. Gilbert taille les haies, nettoie, balaie les feuilles mortes. Et,les enfants qui ont été chercher des amandes dans la cour de la mairie, (nan lakomin nan) en éparpillent les coques. Appolon les pourchasse de son râteau . Mais, ne vous en faites pas. Ils reviendront demain. Et, il fera celui qui ne voit et n'entend rien. C'était la vie “sou plas” dans le temps…