Depuis la nuit des temps, on reconnaît la grandeur d’un peuple par son passé, son histoire et sa culture. L’humanité est encore marquée par d’anciennes civilisations dont les traces perdurent aujourd’hui encore.

Depuis la nuit des temps, on reconnaît la grandeur d’un peuple par son passé, son histoire et sa culture. L’humanité est encore marquée par d’anciennes civilisations dont   les traces perdurent aujourd’hui encore. L’histoire nous en dit long sur l’évolution du monde. Une preuve flagrante du glorieux passé d’Haïti trône fièrement sur une des montagnes du Nord : La Citadelle Laferrière .
 

Après avoir vaillamment obtenu son indépendance de la France en 1804, le pays traversa une période difficile sur le plan politique, marquée par des troubles survenus après la mort du Père Fondateur de la nation en l’occurrence l’illustre Jean-Jacques Dessalines le Grand. Il connut même une scission qui le divisa en deux : le royaume du Nord gouverné par Henri Christophe et la partie Sud dirigée par Alexandre Sabes Pétion . Craignant un éventuel retour des armées françaises, Christophe devenu roi, ordonna la fortification de son royaume pour défendre l’indépendance. II entreprit la construction d’édifices capables non seulement de protéger la nouvelle nation, mais aussi et surtout  d’envoyer au monde un signal clair  d'un nouvel État fort et souverain  : Haïti.

Érigée au sommet du Bonnet à l’Evêque, à l’extrémité sud d’une crête, se dresse  la Citadelle La Ferrière, majestueuse fortification militaire. Plus grande forteresse des Caraïbes, elle a été construite à Milot sous les ordres de  Henri 1er,  au début du XIXe siècle. Sa construction a duré 14 ans et a nécessité plus de vingt mille travailleurs. À plus de 900 mètres d'altitude, elle s’étend sur une surface de 10000 mètres carrés, avec des murailles épaisses de plus de 5 mètres.
 

Au centre du plateau se trouve le fort  Ramiers, un important domaine résidentiel qui servit à protéger le flanc sud. Ce qui illustre le rôle défensif important que la Citadelle a joué à l'époque post-coloniale. Aménagée avec des citernes très larges pour conserver de l'eau et des dépôts pour emmagasiner de la nourriture sur une période d'une année pour 5000 soldats,  sa structure permet de recueillir l’eau des pluies afin de la redistribuer pour les services du fort, l’alimentation du palais Sans Souci et les habitats de la région.

Elle contenait le plus grand arsenal de l’époque, avec des canons de tout genre, des boulets et plusieurs pièces rappelant le passage des différents pays qui faisaient du commerce avec Haïti. 

Même après deux siècles, La Citadelle Laferrière reste et demeure l’une des plus grandes et plus belles forteresses du continent américain!
 

 

 

Même après deux siècles, La Citadelle Laferrière reste et demeure l’une des plus grandes et plus belles forteresses du continent américain!

L'ingénieur haïtien Henri Barré fut en charge de la réalisation de ce fort, qui allait devenir le symbole de notre fierté. Selon l'avis des guides, un mélange de sang d’animaux, de mélasse, de sable, d’argile pour ne citer que cela, constituait le mortier de ce monument, ce qui explique encore sa solidité. La construction ne fût pas de tout repos et la petite histoire mentionne la perte de 2000 ouvriers.

Sise à Milot, à plus 15 km au sud du Cap-haïtien, elle représente la richesse de la zone. Ce site revêt bien plus qu’une importance touristique pour le peuple haïtien, c’est un témoin vivant de notre grandeur passée. Avec le Fort Ramier, Le Palais Sans Souci, La Citadelle Laferrière constitue le Parc National d’Histoire.
 

En 1842 une partie de la Citadelle fut détruite par un tremblement de terre. Mais grâce à l'Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN) des travaux de reconstruction ont été menés pour la sauvegarde de cet édifice. L'UNESCO en fit un patrimoine mondial en 1982. Elle est non seulement l’orgueil de tous les Capois et des habitants du nord, mais aussi, elle représente la fierté historique de toute la nation. La Citadelle Laferrière ou Citadelle Henri est l'emblème de l’ère glorieuse, éblouissante de la royauté Christophienne. Aujourd’hui encore, au plus profond de nos désespoirs de peuple, elle nous rappelle les moments fastes de notre histoire pour nous insuffler la force de nous relever et poursuivre le destin lumineux qui est le nôtre et dont nous nous sommes éloignés depuis trop longtemps.