Pour augmenter la production nationale, il faut attirer et promouvoir l’implantation d’entreprises intégrées verticalement avec effet d'entraînement sur l’économie. C’est ainsi qu’on crée les emplois. Aussi les axes programmatiques de la reconstruction de la péninsule du Sud doivent-ils s’appuyer sur la spécificité de cette immense langue de terre lancée bien en avant sur la mer des Caraïbes. Idéalement située entre l'Amérique centrale en face du canal de Panama, la Floride, l’Amérique du Sud et du Nord, la péninsule présente de nombreux atouts et attributs pour attirer les investissements directs étrangers (IDE) et offre une option viable de relocalisation.

 

Pour augmenter la production nationale, il faut attirer et promouvoir l’implantation d’entreprises intégrées verticalement avec effet d'entraînement sur l’économie. C’est ainsi qu’on crée les emplois. Aussi les axes programmatiques de la reconstruction de la péninsule du Sud doivent-ils s’appuyer sur la spécificité de cette immense langue de terre lancée bien en avant sur la mer des Caraïbes. Idéalement située entre l'Amérique centrale en face du canal de Panama, la Floride, l’Amérique du Sud et du Nord, la péninsule présente de nombreux atouts et attributs pour attirer les investissements directs étrangers (IDE) et offre une option viable de relocalisation. 

Un Schéma Méridional d’Aménagement et de Développement Durable : 

Les péninsulaires doivent renforcer le respect des objectifs de développement durable entre le renouvellement urbain, l’éclatement spatial et les espaces dédiés aux activités agricoles. Le projet de territoire de la péninsule du Sud doit anticiper les conséquences liées aux transitions écologique, énergétique et démographique. Ainsi, la préservation de la qualité de l'air, de l'eau, du sol et du sous-sol, des écosystèmes, des espaces verts, des sites et paysages naturels ou urbains favorisera la sauvegarde du patrimoine bâti ainsi que la prévention des risques naturels. Parmi les retombées positives, on peut mentionner une utilisation économe et équilibrée des espaces naturels, urbains, périurbains et ruraux en assurant la maîtrise des besoins de déplacement. Au cœur de cette problématique, le Schéma méridional d’aménagement et de développement durable (SMADD) doit déterminer les conditions permettant : 

  • De veiller au respect des principes d'équilibre et d'égalité entre les départements ;
  • De désenclaver les régions et sous-régions de la péninsule ;
  • D’implanter des différentes infrastructures d'intérêt régional.

La singularité méridionale : 

En plus des atouts et attributs géostratégiques naturels, la péninsule du Sud apporte une perspective fraîche à la décentralisation. La méridionalité est organisée autour de noyaux protégeant leur identité qui procurent aux péninsulaires un cadre naturel de vie agréable : la campagne, la rivière, la ville, la montagne et la mer à proximité. La sororité de villes méridionales est à redynamiser : Léogâne, Petit-Goâve, Miragoâne, Anse-à-Veau, Pestel, Corail, Jérémie, Dame-Marie, Anse-d’Hainault, les Irois, Tiburon, les Côteaux, Port-à-Piment, Roche-à-Bateau, Port-Salut, les Cayes, Saint-Louis, Aquin, Bainet et Jacmel. Autant de villes côtières, autant de rôles à assumer : station balnéaire, gastronomie méridionale, tourisme écologique, sport nautique, randonnée historique ou culturelle, port de plaisance.

Le binôme péninsulaire : l'agriculture et l’agro-industrie : 

L'agriculture fait partie de l’économie méridionale. Elle demeure indispensable et a aussi un poids important par les emplois qu'elle génère. Afin de planifier l'aménagement du territoire, la reconstruction et la relance économique de la péninsule du Sud, la régénération des activités traditionnelles et la promotion des filières existantes représentent une escale incontournable. L’agro-industrie a surtout son rôle à jouer dans le développement de l’économie péninsulaire. Souvent perçue à travers le prisme des externalités négatives, elle représente un outil solide pour créer la richesse et l’emploi.

 

La trilogie méridionale : la rivière, la terre et la mer : 

La mer est partout. La filière pêche représente un potentiel inexploité. Les possibilités de port de plaisance et de cabotage sont à explorer. L’eau coule de source. Les rivières qui serpentent la péninsule représentent de merveilleux atouts pour générer l’hydroélectricité et l’irrigation agricole dont la région méridionale a besoin pour développer son potentiel. Pour lutter contre l’insécurité alimentaire, satisfaire l'augmentation de la demande liée à l’explosion démographique, la péninsule du Sud dispose abondamment de terres de bonne qualité. Une gouvernance responsable doit promouvoir le passage de la terre patrimoine à la terre ressource.

Des états généraux pour sortir du non-développement durable :

À cause d’une histoire particulièrement liée aux désastres naturels, la désarticulation continue de s’abattre comme une chape de plomb sur l’économie péninsulaire. La politique néolibérale a fait autant, sinon plus de dégâts. À l’heure où la mise en œuvre politique s’accommode lâchement de la seule annonce du pire comme vision économique, il importe de trouver de nouvelles vocations aux plaines et bassins de vie. Par conséquent, les conditions de la croissance exigent une réflexion stratégique priorisant des axes programmatiques. Pour être efficace, toute action doit être guidée par une vision stratégique à long terme. S’attaquer à ces changements nécessite donc un engagement prospectif. Dans ce contexte, les péninsulaires représentent la pierre angulaire par laquelle s’incarne toute chance d’un avenir partagé. Mesurant l’impact des graves crises qui traversent la péninsule, il s’agit d’intervenir dans l’espace public et de répondre au sentiment d’urgence qui traverse le pays méridional.

 

Les idées mènent et transforment le monde. Puisque la reconstruction de la péninsule est d’abord l’affaire des péninsulaires, il convient d’avancer des propositions qu’il importe de soumettre à l’ensemble de la société péninsulaire. Ce cri s’adresse à tous, membres de la société civile, citoyens, institutions, associations et chambres de commerce afin d’inviter chacun au débat sur le droit à l’avenir de la région. Sans ignorer les réalités sociopolitiques ni minimiser les contraintes économiques, les péninsulaires sont tenus de créer les conditions pour présenter le projet de reconstruction de la péninsule du Sud sur les fonts baptismaux. Ils doivent trouver la meilleure stratégie pour utiliser comme levier ce maillage de volontés et d’énergies disponibles.

 

Il faut d’abord commencer par l’inversion de l’ordre de la déresponsabilisation collective en mettant en œuvre un développement maîtrisé par les péninsulaires. Ces derniers, en résonance avec leurs fondamentaux historiques et culturels, doivent structurer de façon pérenne le cadre de leur existence. En écho à l’intuition de l’entrevue du Camp-Gérard entre Dessalines et Geffrard (5-6 juillet 1803) qui déboucha sur la victoire du 18 novembre, il est urgent de trouver l’adhésion de signataires convaincus pour fonder le droit à l’avenir de la péninsule du Sud. La légitimité et la crédibilité de la démarche en dépendent. C’est au plus haut niveau de conviction qu’il faut sonner le tocsin pour convoquer les états généraux de la péninsule du Sud.