Dans les trois conditions de sa vie, la femme peut, comme fille, comme épouse ou comme mère, exercer sur l'homme, et par l'homme sur l'ordre social, une influence qui, pour être souvent invisible, n'en est pas moins grande, incalculable. Le progrès moral des populations, non moins que la prospérité des familles, tient essentiellement à l'éducation des femmes.


 Dans les trois conditions de sa vie, la femme peut, comme fille, comme épouse ou comme mère, exercer sur l'homme, et par l'homme sur l'ordre social, une influence qui, pour être souvent invisible, n'en est pas moins grande, incalculable. Le progrès moral des populations, non moins que la prospérité des familles, tient essentiellement à l'éducation des femmes.

 Il est connu que les mœurs publiques ne peuvent bien se former que par les mœurs de la famille, lesquelles ne peuvent être créées que sous les auspices et par l'intervention de la femme, parce que, destinée à une vie d'intérieur, elle porte par instinct et par devoir son attention et sa vigilance jusque dans les plus petits détails, dans l'ordre moral comme dans l'ordre matériel. Le meilleur, le plus instruit des pères ne peut absolument rien faire pour l'éducation de ses enfants si son épouse ne travaille pas de concert avec lui. 

C'est la mère qui initie ses enfants à la connaissance et à l'amour de Dieu, qui les familiarise avec les habitudes morales, avec l'esprit d'ordre et de travail, avec les manières polies et modestes dont elle leur donne l'exemple. C'est elle aussi qui, par sa sagacité maternelle, sait profiter de toutes les circonstances pour leur donner des leçons pratiques de sagesse et de prévoyance, entretenir parmi eux la concorde et l'émulation dans l'amour du bien et du travail ; c'est d'elle qu'ils reçoivent les premières idées du bien ou du mal, et ces idées, ces principes, cette éducation que le citoyen reçoit de la femme dont il est né, ne s'effaceront jamais. 

Parvenu à l'âge mûr, l'homme subit encore l'influence de la femme. Quel enchantement s'empare de l'homme, même le plus raisonnable, lorsqu'il s'unit à une femme par les liens sacrés du mariage! Il devient tout ce que le bon ou le mauvais esprit de celle-ci veut en faire. Son humeur, les nuances de son caractère, le plus ou moins d'ordre dans ses affaires, ses relations, ses liaisons, tout cela dépend presque entièrement du caractère et de l'esprit de sa femme. Et de même dans l'intérieur de la maison. 

C'est encore la femme qui par sa conduite et ses procédés peut lui rendre le séjour de chez lui délicieux ou insupportable; qui peut diminuer ou augmenter son revenu, puisque c'est elle qui est chargée des soins matériels, de tous les détails qui constituent l'entretien du ménage, et selon qu'elle est économe ou dépensière, laborieuse ou indolente, aimable et bonne ou d'un caractère acariâtre, la femme enrichit ou ruine sa maison, rend sa famille heureuse ou malheureuse. Or, le bonheur de l'État étant intimement lié au bonheur des familles, ce sont donc les femmes qui sont la première cause du bonheur ou du malheur des États. 

Oui, notre mission est noble, notre mission est grande, et la femme manquerait à un grand devoir si elle négligeait de s'instruire de tout ce qui peut l'aider dans sa belle tâche.

Inspiré des textes de Wirth Ernestine.