La relation sacrée entre un père et son enfant

Il existe cette relation qu’il y a entre un père et ses enfants. Une relation à nulle autre pareille. Contrairement aux idées reçues, une figure paternelle est essentielle pour tout enfant. Un enfant a constamment besoin de son père. Dès la vie intra-utérine jusqu’au jour de son mariage. Dès la vie intra-utérine, l’enfant commence déjà à ressentir l’amour paternel de même que celui de sa mère. Il pourra déjà ressentir ce que son père lui réservera à la naissance : que ce soit un sentiment d’amour ou de rejet. Petite anecdote : une femme ne pouvait accoucher car elle était en froid avec le père de son bébé. Le bébé, à son tour, ne voulait pas venir au monde dans ce climat d’hostilité et a préféré rester là où il était. Au final, après que l’hostilité qui y régnait prit fin, l’enfant décida enfin à sortir du sein de sa mère. 

    Donc, je disais qu’un père doit pouvoir être présent a chaque étape de la vie de son enfant. Il existe des confidences qu’on ne pourra avouer à sa mère, des conseils que seul un père peut offrir, des décisions sur lesquels seul un père devrait avoir son mot à dire. Un garçon ne va jamais dire à sa mère qu’une fille le plait. Il ira vers son père afin d’obtenir de lui des conseils afin de réussir sa vie amoureuse. S’il décide, et bien d’en parler à sa maman, celle-ci cherchera à connaitre les origines, les qualités de la fille en question et passera à côté de ce que le petit garçon a envie d’entendre. De même que pour la fille, il existe des points des vues qu’elle attend que seul un père digne de ce nom pourra lui donner.

Ensuite, le père représente l’idéal du jeune garçon à devenir. On verra qu’un garçon va suivre les préférences de son père en matière de football ou de tout autre sport. Il verra en cela l’occasion de se rapprocher de son père. Inconsciemment, il veut rentrer dans les bonnes grâces de papa avoir des intérêts communs et des objectifs. On verra également que le petit garçon choisira de suivre les traces de papa en terme de profession. Un garçon élevé avec un père absent voudra dans le futur être un bon parent pour son enfant plus que son père l’a été. Il cherchera par tous les moyens de combler dans sa vie la présence de ce père absent.

    Qu’en est-il des filles ? c’est une toute autre histoire. Le premier contact d’une petite fille avec un homme n’est autre que son papa. La fille voudra ou non se marier avec celui qui représentera ou pas au mieux son père. Si son paternel avait l’habitude d’être odieux avec lui, elle cherchera tout le contraire chez un homme ou préfèrera de ne pas en avoir du tout au lieu d’épouser un tyran. Dans le cas contraire, selon le degré d’amour reçu jadis par son père, elle aura à rechercher un homme qui lui donnera le même amour. A chaque problème, elle aura à retrouver son père afin qu’il puisse le conseiller. En Haïti, on a tendance à répéter « Tifi se pou papa, ti gason se pou manman ». Cela a quand même sa part de vérité car les pères ont tendance à apprécier jusqu’à gâter leurs petites filles. 

     On pourra le constater à la phase de latence décrite par Freud, l’enfant doit pouvoir passer par le complexe d’Œdipe afin de satisfaire son plein épanouissement psycho-sexuel. Selon cette théorie, le complexe d’Œdipe se manifeste par une passion que démontre un enfant pour son parent de sexe opposé. Cette phase survient habituellement entre l’âge de 3 et 6 ans. Elle peut être vécue de manière plus ou moins intense selon le tempérament de l’enfant ou selon diverses circonstances qui feraient en sorte que le parent de sexe opposé est soit omniprésent dans sa vie, soit absent. Ainsi, cette phase peut passer inaperçue chez un enfant ou se manifester de façon plus marquée chez un autre. Sans cela, il sera en proie à un véritable dysfonctionnement sexuel et relationnel a l’âge adulte. La fille serait alors toujours dans la recherche du flirt uniquement. Le garçon serait quant à lui incapable de réussir dans la vie en raison d’une culpabilité engendrée par la lutte avec le père pour attirer l’attention de la mère. 

Un enfant doit être élevé à deux. Il nécessite la présence des deux parents. Si pour une raison ou pour une autre, l’un ou l’autre serait absent, il peut y avoir des séquelles pour la plupart renflouées. On ne peut pas tout simplement décider qu’un père est tout à fait inutile dans la vie de son enfant. Le proverbe «Qui s’absente trop finit par ne plus manquer» n’est pas adaptée à cette situation car un enfant est toujours en manque soit de son père ou d’une figure paternelle. Chaque parent à son rôle à jouer dans l’éducation de son enfant.