Pour faire suite à mon article de juin dernier « Ayiti au carrefour de l’incontournable, lenouvelliste.com/article/236575/ayiti-au-carrefour-de-lincontournable » je propose cette nouvelle réflexion tout en présentant un modèle sur lequel s’appuie la réflexion pour lui donner tout son poids.
La solidarité est un acte d’une profonde intelligence. Être solidaire, c’est l’expression d’une conscience aiguë de l’interdépendance des êtres, des choses sans pour autant sombrer dans la servitude.
Pour faire suite à mon article de juin dernier « Ayiti au carrefour de l’incontournable, lenouvelliste.com/article/236575/ayiti-au-carrefour-de-lincontournable » je propose cette nouvelle réflexion tout en présentant un modèle sur lequel s’appuie la réflexion pour lui donner tout son poids.
La solidarité est un acte d’une profonde intelligence. Être solidaire, c’est l’expression d’une conscience aiguë de l’interdépendance des êtres, des choses sans pour autant sombrer dans la servitude.
La solidarité implique le respect, l’amour et une vision collective de l’existence avec un objectif commun qui est le bien-être durable.
A titre d’exemple : Un tas d’immondices, des nids de poule dans la chaussée ou un automobiliste mal garé à cause d’un pneu crevé crée un embouteillage monstre. Chacun des responsables de ces fautes a une bonne excuse, jugée valable de son point de vue, et se dédouane dans le confort de notre fameux « se pa fòt mwen ».
En tout et pour tout, cet embouteillage qui n’aurait pas eu lieu si chacun avait une conscience du bien public et de la nécessité de le protéger, aura coûté, inutilement, plus d’un million de Gourdes de carburant au pays. Il est important d’évaluer les pertes individuelles dans les proportions collectives pour se rendre compte de l’étendue des dégâts. Les effets de l’inflation affectent tous les citoyens, même ceux qui la causent, inconsciemment.
La solidarité met l’être humain au cœur de son objectif avec un focus sur une gestion du vivre-ensemble qui garantisse la stabilité, le progrès social et le développement durable.
Tèt ansanm! + Men ansanm! = Fòs ansanm!
Pour l’exercice, je vais proposer le modèle de Rasanbleman Madan Sara d’Ayiti (RAMSA) comme exemple de Tèt ansanm.
Depuis décembre 2018, à l’initiative d’un groupe de femmes se reconnaissant dans une mouvance socio-professionnelle similaire, commerçantes ambulantes, (d’où l’appellation Madan Sara se référant à cet oiseau natif qui picole çà et là et transporte son butin d’un point à l’autre), RAMSA a vu le jour par le besoin ressenti et exprimé de se réunir au sein d’une organisation pour exercer le Tèt ansanm.
Après l’engagement, elles ont fait l’acte constitutif, les statuts puis l’enregistrement social et fiscal et enfin la déclaration de son existence auprès du public. Certaines actions de solidarité ont été faites, des protocoles d’accord signés avec des institutions au bénéfice de l’organisation, ce, dans le but de partager la vision et de manifester la mission de RAMSA.
Mais ce n’est pas tout, pour compléter le « Tèt ansanm » et favoriser le « Men ansanm » de façon durable, il faut mettre en place, dans l’esprit des statuts et règlements internes qui représentent l’équivalent de la Constitution à l’échelle d’un pays, un ensemble d’instruments qui permettent d’assurer une gestion saine et transparente de la communauté des Madan Sara, tels le manuel de procédures administratives et comptables, le manuel de procédures financières, le manuel de gestion des ressources humaines etc.
Cette étape franchie, le « Men ansanm » devient possible. Il prendra effet par la mise en commun des ressources (humaines, financières ou naturelles et matérielles de toutes sortes, en fonction des besoins) pour créer de la richesse et garantir des retombées profitables en toute équité.
RAMSA regroupe près de cinquante mille (50 000) membres sur l’ensemble du territoire avec des représentations départementales et communales de manière à coordonner les actions du groupe de façon harmonisée, fonctionnelle et productive.
Cette mise en commun débouchera sur la capacité à mettre en œuvre les prévisions du plan d’action pour aboutir aux objectifs définis par RAMSA au bénéfice de la communauté des Madan Sara et du pays tout entier.
Tentons de transposer la démarche à la taille de l’Etat haïtien, ne serait-ce que pour rapatrier le financement du processus électoral, par exemple.
Avec sept millions (7,000,000) d’électeurs, si les partis politiques, le Conseil Electoral et le Gouvernement regroupent leurs ressources humaines, tout au moins, et que des règles pour garantir la fiabilité du processus sont mises en place avec un pacte de bonne gouvernance, un code d’éthique et les moyens d’assurer la fonctionnalité de la structure, la confiance de la population sera gagnée donc le « Tèt ansanm » aura le dernier mot.
Avec un capital-confiance positif, on peut aboutir au « Men ansanm » pour effectivement rapatrier le financement du processus électoral. En demandant à chaque électeur, à travers son parti, de verser l’équivalent de US$ 2.00 l’an, au bout de cinq (5) ans on aura collecté soixante-dix millions (US$ 70,000,000) de dollars. Ce qui dépasse largement les besoins pour un cycle électoral.
Il est aussi possible de réduire ce coût si on motive les jeunes adultes (18 ans et plus) dans les classes finissantes et l’université ainsi que les professeurs du secteur public en instituant un jour de service civique pour les engager comme membres des bureaux de vote.
En travaillant avec le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), on peut introduire le principe des élections des comités de classe sur la base du processus électoral national dès la 9eme année fondamentale et ainsi avoir en permanence un personnel électoral formé. Ceci aura un effet positif tant sur la qualité du service que sur le coût et mettra fin à toute tentation et/ou tentative de corruption à ce niveau.
Tèt ansanm! + Men ansanm! = Fòs ansanm!
Ce serait là, une des expressions du « Fòs ansanm » pour déboucher sur le respect dans les rapports avec la communauté internationale. Un acte de souveraineté pour redonner de la fierté et de la dignité aux haïtiens du futur.
Et dans cet esprit de solidarité agissante, on peut multiplier les actions dans tous les secteurs de la vie nationale pour construire les avenues du développement local de façon endogène et assurer l’équilibre dans les échanges culturels, commerciaux et autres entre les autres nations et la nôtre.
Dans l’article que j’ai cité tout au début, j’ai beaucoup parlé de l’importance de la valorisation de nos ressources humaines. J’ai fait la promotion de la tolérance, de l’équité et du respect mutuel au-delà de nos différences. C’est dans l’union et la solidarité que nous pourrons construire un projet commun et envisager l’avenir sous un ciel plus clément, à la dimension du rêve des Pères et Mères de la Patrie.