Le Jardin Botanique des Cayes (JBC) est une institution scientifique qui a été fondée le 3 septembre 2003 sur une superficie de huit hectares. Le jardin se trouve entre les deux grandes réserves biologiques du pays : Le Parc Macaya et La Visite. Cette localisation géographique fait de ce lieu un endroit stratégique pour la conservation de la flore haïtienne. Le JBC est membre du Réseau Mondial des Jardins botaniques, du réseau des Jardins Botaniques Francophones et de l’Association des Jardins Publiques des Etats-Unis. Le jardin est parrainé techniquement par le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris et le Conservatoire de Botanique National de Brest.
Le Jardin est réparti physiquement en cinq espaces thématiques : un conservatoire de plantes, un jardin ethnobotanique, un espace d’attraction, un jardin écologique et un espace de production aussi appelé « la pépinière ». Il compte approximativement 500 espèces de plantes natives, endémiques et exotiques.
Tout a commencé avec William Cinea qui, après ses études en République Dominicaine, voulait reboiser Haïti. Ainsi, Il créa Haïti Verte en l’an 2000. Trois ans plus tard, il participa à une formation en Israël et le Jardin de Baiha suscita la création d’un jardin Botanique en Haïti. Originaire de Maniche, une commune du Département du Sud, Cinea a jugé que la ville des Cayes, chef-lieu du département, était l’endroit idéal pour commencer le projet.
Et pourtant, la mise en place de ce merveilleux projet n’a pas toujours été facile ; Le manque de moyens financiers pour créer des infrastructures de standard international était flagrant.
L’incertitude de la tenure du terrain posait aussi problème car le site du jardin n’est que loué. L’avenir du Jardin baignait dans l’incertitude.
Le manque de personnes qualifiées dans la gestion de Jardin est aussi décrié. Selon Cinea, il y a très peu de formations en agronomie ou en sciences de l’environnement qui correspondent aux activités du JBC ; et former un personnel de qualité requiert du temps, beaucoup de temps
Le projet du jardin consiste à inciter le public à se connecter avec la nature à travers la recherche, la conservation, l’éducation et l’horticulture. Il s’agit aussi de transformer le site du jardin en espace de recherche, de conservation et de formation sur la biodiversité. Le JBC voudrait contribuer à la sensibilisation et à la formation du public. Cinea croit que l’on assistera un jour à l’avènement de citoyens actifs et engagés dans la protection de la nature. Enfin, le développement de l’horticulture, la reforestation et l’écotourisme en Haïti sont aussi des priorités du jardin botanique des cayes.
Le jardin reçoit environ dix mille visiteurs et le projet est financé à travers la vente des plantes, les frais d’entrée des visiteurs, les frais de stage et de formation pour les étudiants, les frais d’adhésion, l’aménagement et son inventaire floristique.
A l’avenir, Le jardin compte développer des partenariats pour faire des inventaires à travers tous les départements du pays. L’un des grands rêves de Cinea est de contribuer à l’avènement d’un jardin botanique nationale. L’agronome croit qu’il est important de donner une plus grande importance à l’aménagement des territoires du pays. Un jour peut-être, des étrangers viendront des quatre coins du monde pour visiter ce joyau du sud. Et ce jour-là, Cinea le visionnaire l’attend avec impatience.