Le métier le plus dur

Je l’ai vu se lever de très tôt ;
Car  le ventre vide, elle se refuse de me dire à bientôt.
Parfois le charbon de bois n’allume pas.
Mais elle reste accrochée afin de me concocter un délicieux repas.

Quand je suis renvoyé de l’école, si d’aventure je ne suis pas en règle,
Elle vole à ma rescousse comme un aigle,
Suppliant le directeur de me garder un peu,
Jurant par tous les saints et les dieux de ramener le fric sous peu.

À ce métier-là, il n’y a pas de boussole,
Quand on pense pouvoir escalader, on peut rester cloué au sol
C’est un métier d’essai et d’erreur
Pour y parvenir, il faut être un sacré bon coureur.

Dieu, de ton manteau, je te prie de la vêtir,
Si elle part de si tôt, je n’aurai plus personne pour me chérir.
Elles, qui fort souvent sont si mal aimées,
De la part de leurs bien-aimés. 

Cependant leurs amours, jamais ne palissent, 
Elles trouvent toujours des mots qui raniment et guérissent.
Alors aimons-les, ce boulot n’est pas facile
Tous les jours face au soleil, à se froncer cils et sourcils.

Soyons leur à la fois reconnaissantes
Et aimantes.