Le tourisme est une industrie à part entière qui utilise de la matière première comme toute autre industrie. Le tourisme se classe parmi les industries de service plus que les industries de transformation.
Le tourisme est une industrie à part entière qui utilise de la matière première comme toute autre industrie. Le tourisme se classe parmi les industries de service plus que les industries de transformation. Toutefois, pour construire l’industrie touristique dans un espace donné, on a besoin de transformer le potentiel touristique identifié en produit touristique pour pouvoir le vendre sous forme de services aux intéressés.
Généralement, les services touristiques prennent leur essence, en tout premier lieu, dans des valeurs humanistes. Le touriste vient voir un monument, il vient participer à un événement, il vient s’enrichir de la culture ou de l’histoire d’un autre peuple. Il vient aussi pour des affaires commerciales, ou d’autre affaires (gastronomie, religion ou santé par exemple), entre autres. Et, par voie de conséquence, il lui faut être hébergé, nourri, véhiculé etc., d’où les autres aspects de services connexes qui font de l’industrie touristique un secteur transversal offrant des opportunités d’investissements et d’emplois dans un large éventail de domaines professionnels.
Pour promouvoir l’investissement dans le secteur, les responsables étatiques doivent mettre en place le cadre propice à cet effet. On parle de communication sous toutes ses formes (routes, téléphonies, internet), de l’énergie (Eau et Electricité), des instituts de formation pour le personnel touristique et les canaux de promotion des produits touristiques disponibles en partenariat avec les investisseurs privés.
Comment le Sud-est peut-il profiter du tourisme ?
Le Sud-est, faisant partie du Grand Sud, est l’un des pôles retenus dans le plan directeur du tourisme comme axe prioritaire pour implanter des activités touristiques au regard de son grand potentiel et de sa pratique avec le secteur.
Le Sud-est avec son chef-lieu, Jacmel, proposent plusieurs options. D’un côté, le volet événementiel avec le Carnaval national, la fête patronale et la celle de l’Agriculture et du Travail le 1er mai, la fête de la mer dans les environs à Marigot et Cayes-Jacmel pour la St Dominique le 4 août, pour ne citer que celles-là, on pourrait créer d’autres occasions comme le 16 juillet avec la Mont-Carmel par exemple pour faire concurrence à Saut-d’Eau et j’en passe. D’autre part, les activités permanentes comme le centre d’interprétation du Carnaval de Jacmel ; la ville et son histoire déjà travaillée et disponible avec l’entreprise de guidage Expérience Jacmel ; le musée Simon Bolivar sur la route Simon Bolivar en réflexion par des acteurs des six pays bolivariens ; Bassin bleu comme patrimoine naturel ; les plages connues : Ti mouillage, Raymond les Bains, La Saline ; Etang Bossier ; Cap Rouge et le Fort Ogé, Baguette, sa plage et ses pêcheurs ; les excursions comme entre Ciel et Mer, de Etang Bossier au Fort Ogé ; la Route du Café ; le Parc la Visite ; les grottes sur le chemin ; les sites de La Vallée de Jacmel etc. Et puis il y a la frontière à Pedernales ; Trouin et Bainet avec des souches raciales et culturelles Taïnos ; Cascade Pichon et les plages magnifiques de Belle-Anse ; Thiotte et son agriculture ; Côte de Fer …
je dois vraiment m’arrêter ici, d’énumérer !
Aujourd’hui, avec les produits existants, on pourrait sans trop de soucis tenir un touriste occupé pour 6 jours et 5 nuits sans s’ennuyer, même s’il n’avait aucune autre activité de prévue.
La nécessité d’énumérer dans un premier temps et de préciser dans un second temps le taux d’occupation possible d’un touriste à l’heure actuelle me permet de faire ressortir la différence entre potentiel touristique et produit touristique.
Le potentiel est immense, il doit être mis en valeur et transformé en produit touristique réel. Certains opérateurs de la région ont fait des efforts. Expérience Jacmel (https://www.facebook.com/ExpJacmel); avec cinq produits sur et autour de la ville de Jacmel, Vue sur Mer (https://www.facebook.com/vsurmer) avec la Route du Café (https://www.facebook.com/routeducafe) à Fond Jean Noël, Expérience Jacmel et Otantik Tours avec Entre Ciel et Mer comme cité plus haut, encore les mêmes avec une excursion en gestation sur Baguette, pour parler des offres organisées que je connais, avec leur script et toutes les composantes qui font qu’un site ou un circuit peut être classé « produit touristique ».
Il reste aujourd’hui aux responsables étatiques, Ministère, Mairie, CASEC, de prendre en compte le potentiel de chaque localité, d’établir plans et stratégies pour transformer leurs zones en produits touristiques en mettant en valeur les patrimoines matériel et immatériel (artisanat, gastronomie, faune et flore, grottes, chutes d’eau, rivière, forts et autres, etc.).
Des instruments financiers peuvent être définis et établis pour faciliter l’investissement privé et motiver les acteurs à développer des entreprises de service (guidage, hébergement, restauration, transport, excursions, loisirs, etc.) autour des sites et sur les circuits existants et aussi pour permettre l’amélioration de quelques initiatives existantes.
Le développement du Sud-est comme tel.
Le mot développement signifie mettre en valeur et exploiter de façon intelligente les ressources disponibles d’une communauté au bénéfice de la collectivité. Pour se faire, il y a des conditions de base incontournable : Communication, Energie et production.
Toute société qui souhaite se développer doit satisfaire ces besoins là et garantir l’éducation et la santé de ses citoyens qui représentent sa ressource majeure sans laquelle il serait difficile de mettre en place les éléments moteurs de développement.
Le tourisme, comme industrie, peut garantir le retour sur l’investissement à consentir. Le bassin caraïbe accuse une fréquentation d’environ trente (30) millions de touristes par an depuis cinq ans déjà et la tendance est à la hausse. De ce nombre, Ayiti reçoit un peu plus d’un million dont les deux tiers sont des croisiéristes et la balance est composée pour la plupart de concitoyens de la diaspora. Le tourisme local est en chute libre depuis les fameux épisodes de « peyi lòk » et l’insécurité incontrôlée en plus de la cherté de la vie.
La République dominicaine capte à elle seule presque un tiers du volume et génère, avec ça, environ sept milliards de dollars américains de revenus. En prenant une position sérieuse de part la création du produit touristique du Sud-Est et en mettant la diplomatie au travail, on peut développer des rapports d’intérêts avec les pays du Sud, Jamaïque, Porto Rico, la Martinique et la Guadeloupe et aussi les autres pays créolophones tels la Dominique et Ste Lucie pour créer un couloir de communication Sud-Sud favorisant le tourisme et d’autres échanges commerciaux.
Le Réseau National des Promoteurs du Tourisme Solidaire (RENAPROTS) (https://www.facebook.com/renaprots.tourismsolidaire) , un acteur privé, a consenti des efforts depuis quelques années déjà à la promotion du tourisme alternatif dans son plaidoyer pour le Tourisme Rural Communautaire (TRC) dévoilé lors de la Journée Mondiale du Tourisme de 2016. Il peut être consulté à l’adresse suivante: drive.google.com/file/d/132QGeQHZlVTyqCtTx3m6Qc7LGpzfTnVl/view
Dans le cadre de la promotion de l’axe Grand Sud (Anse à Pître à Anse d’Hainault), des relations ont été tissées avec les pays du Cariforum à travers l’Institut International pour la Coopération Agricole (IICA) et les pays créolophones de la Caraïbes à travers Unite Carribean, pour renforcer les liens et promouvoir l’activité touristique et les échanges de compétence et d’expérience en agrotourisme, résilience climatique et tourisme durable.
Tout ceci, avec l’appui des acteurs étatiques, si les rôles étaient tenus, pourrait garantir le développement du Sud-Est à partir de l’industrie touristique. (voir Raj Magazine No 17 / Sud-Est / Septembre 2014 https://drive.google.com/file/d/1K1n70ghNG5TzgtQp3NGEjpH5PmKb8vDA/view?usp=sharing)
Le potentiel est là, il faut mettre la main à la pâte.