L’on frappait à la porte. Reinette se réveilla et l’ouvrit à Maryse qui lui apportait de l’eau pour son bain.

II- L’AMIE FIDELE 

L’on frappait à la porte. Reinette se réveilla et l’ouvrit à Maryse qui lui apportait de l’eau pour son bain.  

- Kilè li ye la ? Elle regarda sur son téléphone et vit qu’il faisait presque quatre heures. Elle avait  longtemps dormi, Ronald n’allait pas tarder à venir. Maryse qui dans le passé assistait a son bain fut  mise à la porte soigneusement. Elle se déshabilla geignant encore au fur et à mesure que son corps se  réveillait en douleur. Elle avait mal partout d’avoir dormi des jours a même une mosaïque froide ses  membres inferieurs engourdis faisaient des crampes à chaque étirement. Elle se versa un peu d’eau sur  la peau et savonna délicatement les épaules, ses cotes, ses seins. Elle les rinça, n’osant même pas  regarder plus bas. Elle savonna, versa le reste de l’eau… Elle n’allait pas y toucher… elle se mit à pleurer  de ces saccades de gémissements qui collent aux mauvais souvenirs et que rien ne pouvait absoudre en  elle. Rapidement elle s’enveloppa de sa serviette et sortir de la salle de bains.  
Il y avait des éclats de voix qui laissaient a supposer que des visiteurs étaient en bas… Ronald…  Prise de panique qu’il ne vienne la chercher elle fouilla rapidement et prit son corsage a manches  longues. Une jupe noire et ses sandales et s’habilla en hâte. Les pas dans l’escalier indiquèrent qu’il  n’était pas loin . 

- - Alors ? On se fait belle ? Je t’ai apporté quelque chose, dit Ronald avec sa gentillesse  coutumière. Lui tendant un petit sachet brun. 
- Tablèt lakol…  
- Je sais que tu les aimes… Tu me fais un bisou ? 
- Merci… elle l’embrassa sur la joue 
- Viens on descend le Tomtom nous attend. Tante Carmelle a mis les p’tits plats dans les grands et  puis j’ai faim lui susurra-t-il en embrassant sa nuque. 
Elle sauta de son siège brusquement et s’accrocha au chambranle de la porte  
- Oh oh et puis tu deviens sauvage ? Que t’arrive-t-il ? Je ne vais rien faire tu le sais… tu as peur  de moi tout a coup ? 
- Non, non, il est temps de descendre… allons manger, j’ai faim aussi, répondit-elle faiblement 
Ils s’engagèrent dans l’escalier. Il avait posé sa main sur sa nuque, elle ne répondait pas ; elle était  froide, vide se concentrant sur sa respiration pour ne pas s’évanouir. 
- Chérie… tu m’as l’air étrange… tout va bien ? Il avait pris ses mains et la regardait dans les yeux.  une ombre de peur y passa, mais elle dit très vite : 
- Oh non, ça va bien, ne t’en fais pas…., enleva rapidement ses mains des siennes et se dirigeant  vers la salle a manger 
- Tante Carmelle, ça a l’air très bon ! affirma-t-elle avec un petit sourire
LES CENT JOURS DE L’ANCELAISE Chapitre II 
- Ah Tomtom lan fret, j’ai réchauffé le kalalou… Mets-toi donc Ronald, Je t’apporte un grand  napperon pour ne pas salir ta belle chemise. 
- Ah jenjan brodè, dit Philomène qui les avait bien devancés 
- Merci Tante Philomène ! tu aimes toutes mes chemises, toi ! 

Ils mangèrent dans toute la convivialité que tante Carmelle femme fine et avisée savait créer. Ronald,  de bonne humeur, formait déjà ses plans pour été seul avec Reinette qui, elle fomentait des excuses  acceptables pour que rien de physique ne se passe entre eux. 

Rapidement la table fut desservie. 

II n’y a pas de dessert, jodia pa Dimanche, dit en souriant Tante Carmelle tout en clignant de l’œil vers  Ronald. 
- Reinette et moi allons vous chercher de la crème à la glace, on doit fêter le retour de Reinette  en bonne et due forme ! Allez, viens ma chérie, dit-il en lui tendant la main, poussant sa chaise pour  tirer la sienne. 
- Oui j’arrive, je vais chercher mon sac à main, dit-elle du coup. 
Elle était au bas de l’escalier quand elle entendit une voix familière : 
- Onè la maison… bonsoir tante Carmelle ! 
- Respè ! répartit tante Carmelle 
Fabienne était la ! Elle était sauvée de ce moment inconfortable qu’elle et Ronald allaient passer. Il  aurait essayé de rentrer dans leur intimité coutumière et elle ne savait comment le contourner…. Elle  embrassa Fabienne qui mit les bras autour d’elle. 
- Viens Fabienne, j’allais chercher mon sac à main… En fait Ronald, pourquoi ne vas-tu pas  chercher la crème et nous revenir pour prendre le dessert ensemble ? 
- Volontiers, répondit Ronald légèrement irrité. 
Fabienne et Reinette montèrent rapidement les escaliers.  
- Fermes la porte, Fabienne 
Fabienne mit aussi le verrou. 
- J’étais inquiète de toi, c’est pour ça que je suis venue dès que sortie des cours… 
Reinette éclata en sanglots. Fabienne au pied du lit la regarda remonter son pull et dénuder sa peau  ravagée. 
- Gad sa yo fèm, Fabienne, gad sa yo fèm… Elle mesurait sa voix pour ne pas hurler et se faire  entendre des autres

LES CENT JOURS DE L’ANCELAISE - Chapitre II 

Fabienne abasourdie ne pouvait retenir ses larmes. Elle la prit pres d’elle 
- Kisa ??? Oh, Reinette ! Reinette, que s’est-il passé ? Sa k rive w nan Potoprens ??? 
- Yo abizem yo bat mewn , yo vyole m pandan toutan nou pat janm pale a, se femen yo te femen  m nan yon kay 
- Kiles ki fe w sa ?Explosa Fabienne en colere ! Yap peye sa yo fe w la ! 
- Se Geoff ki te anboche m pou pyes teyat la… Men li pase m bay plizye moun, mwen telman  wont… mpa sa pale.gen bagay mwen paka sonje. Mpral montre w yon bagay pinga w di pesonn sa… 
Elle releva sa jupe … 
- OOOOOhhhh Tou bagay ou anfle , yo filangue anwo janm ou ! Men wap fe enfeksyon wi ! Wap  bay sant ? 
- Mpaka fe anyen pou sa , mpito mouri tan pou m al kay dokte. Mpa vle pesonn we m konsa… 
- Non se pou ale , si w rete konsa wap mouri, dayè se lopital pou ta ye! Demen maten map vinn  cheche w bonè nou pral we Madame Ginette , la banou remed pou ou. 
- Ok men mpap montre l anyen non, mtwò wont ! 
- Lap konprann ou, pa inkyetew ! 
- Ou se pi bon zanmimm pa janm di pesonn sa non Fabienne ! 
- Sa rete ant nou de a mpap di pesonn sa, mem Tante Carmelle ! 
- Sitou tante Carmelle ! 
- E Ronald sa wap di l ? 
- Mpa konnen , twop pou mwen, mpa konnen , gémît-elle 
Ronald remontait les escaliers il arriva a la porte elle se recouvrit hâtivement 
- Mesdames que complotez-vous ensemble ? 
- Mais rien, chéri, je me remaquillais pour redescendre 
- Alors venez prendre la crème a la glace avant qu’elle ne fonde ! 
Elles le suivirent. Près de la porte, sans que Ronald ne voie elle fit à l’ intention de Fabienne, une croix  sur sa bouche qui répondit par une croix. Non le monde ne saurait jamais ! Son secret était bien gardé  entre elle et Fabienne, l’amie fidèle ! 


(A SUIVRE)