Le dossier de déportation des Haïtiens continue à faire les grands titres de l’actualité nationale. En conférence de presse ce jeudi 30 septembre, les responsables de l’ONM et de l’OIM disent attendre à plus de déportations dans les prochaines semaines.

 

Le dossier de déportation des Haïtiens continue à faire les grands titres de l’actualité nationale. En conférence de presse ce jeudi 30 septembre, les responsables de l’ONM et de l’OIM disent attendre à plus de déportations dans les prochaines semaines.

« Du 19 au 29 septembre, l’Office National de la Migration a accueilli 5505 haïtiens dont 1238 enfants » informe Jean Négaud Bonheur Delva, Directeur général de l’ONM. Selon le numéro un de l’ONM, ces haïtiens sont accueillis dans la « dignité ». Ils ont été reçus selon les normes relatives à la déportation, défend Delva qui annonce que l’institution travaille à la réinsertion de ces personnes. Le responsable de l’ONM redoute qu’en plus des Etats-Unis dont le nombre de vols est de 7 à 8 par jour, « le Mexique et les Bahamas ont décidé d’entrer dans le jeux à savoir faire des déportations sur Haïti ». Toutefois, Jean Négaud Bonheur Delva rassure que l’ONM et ses partenaires sont présents et seront toujours là pour accueillir les migrants de retour forcé. 

Pour sa part, le chef de mission de l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) indique qu’on traite cette question [accueil des migrants] comme une assistance humanitaire. Dans la vague des déportations, il y a des enfants, des femmes enceintes et des personnes qui ont vécu des années en Amérique du Sud et en Amérique Centrale. Giuseppe Loprete dit lancer un appel aux autorités des pays qui décident de refouler vers Haïti des migrants de consulter les autorités haïtiennes afin de planifier les vols et organiser l’accueil. Selon les chiffres communiqués par Loprete, la vague de déportations va continuer dans les prochains jours. Le Mexique s’apprête à refouler 28 000 haïtiens, les Bahamas 900 à 1000 alors que 20 000 migrants haïtiens sont sur le point d’être renvoyés dans le pays. Réagissant sur les 5,5 millions de dollars accordés par les Etats-Unis, le chef de mission de l’OIM déclare que « si la somme de 5 millions qui n’est même pas confirmée semble beaucoup pour gérer cette opération » les réponses à donner sont au-dessus des moyens disponibles.  « Si on prend en compte l’assistance qu’on doit donner à toutes ces personnes, on doit se préparer à la pire situation. On a même des moyens limités pour faire face à tout ça », regrette Giuseppe Loprete qui annonce que les migrants reçoivent l’équivalent de 120 dollars américains, soit 12 000 gourdes. 

La déportation des Haïtiens vient compliquer une situation déjà tendue avec l’insécurité qui est à un rythme accéléré au cours de ces dernières semaines et l’incapacité des acteurs sociopolitiques à trouver un accord pour gouverner le pays et réaliser des élections afin de doter le pays de dirigeants légitimes.