Contrairement aux idées reçues, les vodouisants croient en l'existence de Dieu. S’ils croient aussi à l’existence d’autres esprits, doit-on le leur reprocher ? D’ailleurs, ils ne placent jamais ces esprits sur le même palier que Dieu lui-même ; du moins, ils les considèrent comme des manifestations spécifiques du Dieu primordial dans ses relations avec l’homme. Ce dicton vodou l’illustre assez clairement : « Apre Bondye, se lwa yo». Les religions abrahamiques croient aussi à l’existence de plusieurs légions d’esprits également. Il y a une explication à cela.

Aujourd’hui, il est admis que ces religions dérivent toutes d’anciens cultes solaires nés en Egypte et en Mésopotamie. De l’avis des archéologues et des historiens, ce sont les civilisations antiques qui ont eu un développement précoce en astronomie qui sont à l’origine de ces cultes. L’établissement de calendriers précis fondés sur le mouvement giratoire de la Terre autour du soleil a régulé le travail agraire à l’aube de la civilisation et les relations de l’homme au surnaturel. Tout comme les autres astres que nous connaissons, sans avoir la magnificence du soleil à l’échelle d’un système planétaire dont il est le centre, les esprits dans ces religions orbitent autour d’un Dieu duquel ils sont tributaires. Leurs liens avec ces cultes ne peuvent pas être totalement occultés tant ces références sont innombrables. Le catholicisme fait coïncider approximativement la naissance de Jésus avec le solstice d’hiver et sa résurrection avec l’équinoxe de printemps. En Islam, la vie religieuse s’organise autour de la ‘’Kaaba’’, la pierre noire, un banal fragment de météorite, c’est-à-dire un modeste morceau d’astre tellurique qui a orbité un temps sans doute près du soleil. Dans le judaïsme (Nombres 24,1-25) il est dit : « Un astre issu de Jacob devient chef», c’est l’origine de l’Etoile de David. Cet astre est celui qui est représenté sur le drapeau de l’Etat d’Israël. Les éclipses solaires font partie du décor dans de nombreuses histoires religieuses. Le vendredi saint, au moment de la crucifixion de Jésus, d’épaisses ténèbres recouvrent brusquement Jérusalem. La disparition du soleil est synonyme d’effroi, il fait noir et la température atmosphérique chute. La liste pourrait s’allonger quasi indéfiniment. Comme celle d’un dieu bienveillant, la présence du soleil rassure…

 

Contrairement aux idées reçues, les vodouisants croient en l'existence de Dieu. S’ils croient aussi à l’existence d’autres esprits, doit-on le leur reprocher ? D’ailleurs, ils ne placent jamais ces esprits sur le même palier que Dieu lui-même ; du moins, ils les considèrent comme des manifestations spécifiques du Dieu primordial dans ses relations avec l’homme. Ce dicton vodou  l’illustre assez clairement : « Apre Bondye, se lwa yo». Les religions abrahamiques croient aussi à l’existence de plusieurs légions d’esprits également.  Il y a une explication à cela.

Aujourd’hui, il est admis que ces religions dérivent toutes d’anciens cultes solaires nés en Egypte et en Mésopotamie. De l’avis des archéologues et des historiens, ce sont les civilisations antiques qui ont eu un développement précoce en astronomie qui sont à l’origine de ces cultes. L’établissement de calendriers précis fondés sur le mouvement giratoire de la Terre autour du soleil a régulé le travail agraire à l’aube de la civilisation et les relations de l’homme au surnaturel.  Tout comme les autres astres que nous connaissons, sans avoir la magnificence du soleil à l’échelle d’un système planétaire dont il est le centre, les esprits dans ces religions orbitent autour d’un Dieu duquel ils sont tributaires. Leurs liens avec ces cultes ne peuvent pas être totalement occultés tant ces références sont innombrables. Le catholicisme fait coïncider approximativement la naissance de Jésus avec le solstice d’hiver et sa résurrection avec l’équinoxe de printemps. En Islam, la vie religieuse s’organise autour de la ‘’Kaaba’’, la pierre noire, un banal fragment de météorite, c’est-à-dire un modeste morceau d’astre tellurique qui a orbité un temps sans doute près du soleil. Dans le judaïsme (Nombres 24,1-25) il est dit : « Un astre issu de Jacob devient chef», c’est l’origine de l’Etoile de David. Cet astre est celui  qui est représenté sur le drapeau de l’Etat d’Israël. Les éclipses solaires font partie du décor dans de nombreuses histoires religieuses. Le vendredi saint, au moment de la crucifixion de Jésus, d’épaisses ténèbres recouvrent brusquement Jérusalem. La disparition du soleil est synonyme d’effroi, il fait noir et la température atmosphérique chute. La liste pourrait s’allonger quasi indéfiniment. Comme celle d’un dieu bienveillant, la présence du soleil rassure…

Si la Terre évoluait dans un système binaire habitable, il est évident qu’on n’aurait pas eu de sitôt de religions monothéistes. La singularité de notre étoile y est sans doute pour quelque chose. Cela explique très clairement la raison pour laquelle les énoncés des astronomes étaient scrutés à la loupe par le tribunal inquisitorial. La ‘’mésaventure’’ de Galileo Galilée, au 16e siècle, illustre suffisamment notre propos. 

Un système binaire est un système planétaire qui contient deux étoiles au lieu d’une seule comme le nôtre. De pareilles structures existent dans l’univers, et les astronomes Dogons du Mali, durant l’antiquité, en avaient découvert au moins un : le système formé par les étoiles jumelles : Sirius A et Sirius B. Les Dogons n’ont  attendu ni la christianisation ni l’islamisation de leur pays pour embrasser le monothéisme. Ils savent que leur vie n’est pas liée à ces lointaines étoiles jumelles. A contrario, la vie des terriens que nous sommes dépend stricto sensu du  soleil, notre plus proche étoile. N’est-ce-pas le célèbre astrophysicien américain Carl Sagan qui nous a assené cette vérité scientifique de façon poétique à travers cette sentence :’’ Nous sommes tous de la poussière d’étoiles’’ ? La matière dont nous sommes faits, nos molécules, nos atomes viennent tous du milieu stellaire. Nous sommes tous fils et filles du Soleil. D’ailleurs, la quasi-totalité des éléments du tableau périodique vient des étoiles. C’est assurément avec un esprit très ouvert que les astrophysiciens modernes appréhendent les anciennes  cosmogonies, les cultes solaires et les mythes qu’elles ont entretenus. Ils sont des sources d’inspiration pour la science moderne. Les noms des missions spatiales américaines sont très évocateurs à ce sujet : Apollo, Artémis, etc.

 

Et même quand le Vodou aurait été un polythéisme, il faudrait avoir la sagesse de ne pas traiter ses pratiquants comme des barbares pour autant. Les philosophes classiques gréco-romains, à l’instar de Platon, d’Aristote ou de Virgile, étaient tous polythéistes. Qui oserait les traiter comme des moins que rien pour avoir prié tantôt Dionysos, tantôt Apollon ou Jupiter ? Notre admiration des célèbres stratèges militaires et hommes politiques Alexandre de Macédoine ou Jules César  est assurément plus forte que nos actuelles considérations religieuses. Pourtant ni les grecs ni les romains ni ceux qui se réclament d’être leurs héritiers légitimes n’ont  inventé le monothéisme dont ils sont si fiers et qu’ils considèrent comme le stade ultime en matière d’évolution théologique. Le monothéisme est Egyptien, donc Africain comme le Vodou. C’est une invention d’Akhenaton-le pharaon dit hérétique- frappée de caducité après sa mort et récupérée plus tard par des juifs et duquel découle tous les monothéismes triomphants actuellement. Mais, Dieu n'appartient à aucune religion particulière à notre connaissance.

 

Certains snobent le vodou qu’ils accusent de ne pas être une religion mais plutôt un amas de superstitions ou disons-le carrément, de la sorcellerie. La sorcellerie est une pratique universelle, et elle n'a pas besoin du Vodou pour être véhiculée. Elle est à l’œuvre partout dans le monde sur tous les continents et dans tous les pays. Depuis les travaux de Jean Price Mars et de Jacques Roumain, il a été largement démontré que le vodou n’est pas une forme de superstition mais bien une religion selon la définition anthropologique du concept de religion dans la droite ligne du théoricien Marcel Mauss. D’autres investigations plus récentes, comme par exemple, celles de Milo Rigaud ont prouvé les liens qui existent entre la religion naturelle des haïtiens et d’anciens cultes hébraïques.

On en a déduit que les origines du vodou remontent à environ mille ans avant JC. Vers le 4e siècle avant notre ère, des juifs expulsés de Syrie, du Liban et d'Égypte se sont réfugiés en Afrique de l'ouest (Nigéria, Mali, Ghana, Mauritanie, etc.) et ont apporté avec eux des parchemins de magie, que  la légende attribue à tort ou à raison au roi Salomon, d’autres les attribuent au roi Manassé de Babylone. Ces initiés juifs auraient partagé leur savoir avec des érudits de l’Afrique occidentale. Le contenu de l'un de ces parchemins est connu aujourd'hui sous le nom de Lemegeton de l’Ars Goetia publié au 17e siècle de notre ère. Ce document contient des figures (calligraphies ésotériques) qui ressemblent étrangement aux vêvês et remplissent dans la kabbale juive les mêmes fonctions que les vêvês dans le Vodou.  Aujourd'hui, la communauté des historiens, celle des anthropologues et des archéologues ont parfaitement bien situé et compris la présence de communautés juives en Afrique subsaharienne. Leurs travaux ont même permis au gouvernement israélien de documenter et reconnaître depuis la fin des années 1990 l'existence de ces communautés. Du Nigeria au Mali et le Cap-Vert en passant par le Ghana, ces communautés ont essaimé, prospéré surtout dans le commerce de l'or dans une région qui en recèle en abondance puis, se sont fondues naturellement dans les sociétés autochtones au fil des siècles. De nombreux rituels hébraïques plurimillénaires ont cours actuellement dans cette région d'Afrique. 

Certains des éléments emblématiques du vodou proviennent sans aucun doute  d'Orient. Mais c'est dans un creuset Ouest-Africain très fertile qu'il a pris la configuration qu'on lui connaît. En dehors de l'Égypte, de Kush et d’Axoum, d'autres civilisations négro-africaines avaient structuré des cosmogonies originales durant l'Antiquité. Ce n'est donc pas dans un endroit stérile ou vide de toute spiritualité que sont parvenus les rituels hébraïques de l'ère de Salomon. L'apport négro-africain est visible à travers la scénographie, les chants, les musiques, les danses propres aux rituels du vodou. D'autres aspects du vodou que nous n'aborderons pas ici semblent venir tout droit d'anciens cultes égyptiens et de rituels abyssiniens. Or, justement parmi les israélites qui s'étaient établis très longuement pendant des siècles en Afrique de l'ouest, nombreux sont ceux qui provenaient d'Égypte. Notons aussi qu'à cette époque la Palestine était une province du pays des pharaons. Ce territoire âprement discuté aujourd’hui était le bout le plus septentrional du continent africain. En allant plus au sud et à l'ouest, ces israélites ne pensaient surement pas qu'ils s'étaient rendus sur un autre continent. La notion de continent n’existait pas non plus à l’époque. D'autant plus qu'ils avaient l'habitude de côtoyer des noirs, puisqu'ils venaient d'Égypte. Mais à cette époque aussi,  israélites et autres cananéens étaient bien plus foncés que ne le sont leurs descendants aujourd'hui. 

 Cheick Anta Diop a savamment démontré l'existence des relations entre la civilisation égyptienne et les cultures d'Afrique occidentale. Mais, historiquement, c'est le commerce triangulaire qui a amené le vodou à St Domingue. Beaucoup d'africains de l'ethnie Igbo du Nigeria, connus pour leur judéité pluriséculaire, avaient été vendus aux négriers d’Europe.

Dans sa conception philosophique, le vodou est non manichéen. Les génies du vodou ne personnifient ni le bien ni le mal. Ils sont le bien et le mal simultanément. Le Yin et le Yang, la lumière et l'ombre, la main droite et la main gauche qui se complètent. Dans cette perspective, l'humain (le serviteur du génie/lwa) dispose totalement du libre arbitre. Il doit seul assumer ses actes et leurs conséquences. Le vodou n'est pas l'œuvre de pauvres paysans Africains ou Haïtiens. Dans son essence, il est bien trop complexe pour avoir été conçu par des gens si modestes, préoccupés par leur propre survie et n'ayant aucune capacité d'interpréter le cosmos. Même si le vodou provient en grande partie du Nigeria, son système d'écriture plusieurs fois séculaire, qu'on appelle le N'Sibidi, n'a pas grand-chose à voir avec les vêvês et les sceaux des génies du Lemegeton. Le N'Sibidi est bien plus récent et naïf et ne remplit pas les mêmes fonctions. C'est comme comparer une mouche à un oiseau. Les hiéroglyphes égyptiens, en dépit de leur immense prestige, n'ont pas non plus de rapport avec les riches figures hébraïques de l'Ars Goetia ou des lwa du vodou. Il est très probable que le vodou ait été forgé par des initiés juifs et des érudits africains. Les paysans haïtiens figurent parmi  les actuels dépositaires de cette spiritualité qui dépassent les frontières nationales. Leurs interprétations du vodou ne reflètent que la simplicité de leur mode de vie et la rudesse de leur existence. Mais, le vodou ne serait pas aussi puéril et superficiel qu'on voudrait le croire.

Le mythe du loup-garou, de nos traditions orales et de nos  croyances, vient des Celtes. Donc, de l'Europe occidentale. Loup-garou vient de ‘’garwall’’ un mot gaélique qui recouvre la même pseudo-réalité. En anglais, loup se dit ‘’wolf’. En dehors d’Ethiopie, la faune africaine ne compte pas de loup. Le loup-garou préfigure, dans de nombreux folklores, l’anthropophagie. Pourtant ce phénomène macabre relève beaucoup plus de la psychiatrie que de soi-disant rituels sataniques. Les cas d’anthropophagie sont très bien documentés à différentes les époques, tant en Europe qu’en Asie ou en Amérique. Par ailleurs, et aujourd’hui encore, les lois de certains pays ne prohibent pas, malheureusement, la consommation de la chair humaine. C’est le cas de la Chine et du Japon, par exemple. Aucun cas de cannibalisme impliquant le vodou n’a été véritablement documenté en Haïti. Durant la deuxième moitié du 19e siècle, l’affaire Congo et Jeanne Pelé dans les hauteurs de Bizoton, qui fit l’objet d’une cabale médiatique internationale, particulièrement en France, sous le gouvernement de Fabre Geffrard, est du ressort de la pure sorcellerie comme parfois ailleurs dans le monde.

Mais il faut reconnaître et admettre finalement qu'aucun haïtien n'a choisi de plein gré d'être chrétien. C’est ce qu’a voulu dire la jeune artiste qui interprète avec brio des chants sacrés du vodou. Tafa Mi Soleil est un pseudo qui, à mon humble avis, fait référence aux anciens cultes égyptiens et qui suggère de façon subliminale leur réappropriation par le vodou local.

Venons-en aux faits. La chrétienté est arrivée en Haïti, pays Taïno,  à bord des caravelles de Christophe Colomb en 1492. Cet exploit, s’il en fut réellement un, a été réalisé sous les auspices des rois dits catholiques, Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille. Par la suite,  à travers le traité de Tordesillas, le Vatican a partagé le Nouveau Monde (l’Amérique) entre les royaumes espagnol  et portugais (nations foncièrement catholiques qui se sont précédemment émancipées des Arabo-musulmans/ Maures). Sans perdre de temps, les nouveaux maitres de lieux y instaurèrent l’esclavage. Les premiers esclaves noirs provenaient de l'Europe chrétienne du Sud, plus particulièrement d'Espagne, pour pallier une énorme carence de main d’œuvre dans les mines d’or et les plantations après l’extermination des naturels de l’ile (Haïti). Ces esclaves européens étaient tous Maures  musulmans et quelque fois juifs. C’était vers 1503. Mais cette traite n’a pas duré trop longtemps. Très rapidement, un édit royal est venu la proscrire. Plus tard, vers 1697, à travers le traité de Ryswick, la France, fille aînée de L'Eglise, a officialisé sa main mise sur la partie occidentale de l’ile (Hispaniola, St Domingue). Les Français y étaient déjà  50 ans plus tôt à l'île de la Tortue. Pendant 106 ans, c'est à dire de 1697 à 1803, la traite négrière a amené des captifs d'Afrique occidentale sur cette même terre. Après un long et épuisant voyage, sous la torture, chaque bête humaine de la cargaison, indépendamment de son âge et de son sexe, fut forcé de recevoir le baptême catholique et un prénom chrétien - c’est-à-dire, le plus couramment, le nom d’un personnage biblique ou celui d’un saint du calendrier – et ce, dans le port même de débarquement ; le patronyme sera celui de l’acheteur. Personne ne leur avait demandé leur avis.

Après la proclamation de l’Indépendance le 1er janvier 1804, par habitude, des prêtres catholiques ont continué d’administrer le baptême aux nouveau-nés en Haïti. Le rejet de cette indépendance chèrement acquise par les puissances d’Europe et le gouvernement américain d’alors a assurément dissuadé les nouvelles autorités haïtiennes d’empêcher la diffusion des Évangiles dans la première république du Monde. Pis encore, elles ont poursuivi les politiques répressives engagées à l’endroit du vodou par les anciennes forces coloniales et esclavagistes. Le vernis de chrétienté qu’on laissait luire sur les citoyens des villes n’avait au fond qu’un seul but réel : faire croire aux puissances occidentales qu’Haïti méritait sa place au sein de la civilisation. Les sacres des monarques haïtiens par des prêtres catholiques, avec les fastes occidentaux qui leur servent d’écrin, et la  signature du Concordat par l’administration de Geffrard traduisent cette ambiguïté culturelle du 19e siècle dans laquelle Haïti est encore empêtrée. Mais ce stratagème diplomatique a entretenu une forme d’insécurité identitaire dans le pays. La réaction de Tafa Mi Soleil est la conséquence  de cette frustration jadis refoulée devenue impossible à contenir dans un monde hyper-connecté où le ressenti et les émotions de toutes sortes peuvent être véhiculés sans contrainte grâce à la magie du numérique.  

Après avoir vécu l’enfer chrétien, les haïtiens n’ont jamais su s’ils voulaient être africains sur le plan ethnique à part entière ou chrétiens à part entière.   Les circonstances historiques qui ont présidé à la création d’Haïti et son rejet systématique instantané par la communauté internationale ont créé une dichotomie entre le fait d’être négro-africain descendant d’esclave et celui d’être chrétien.  Dès 1928, Jean Price Mars avait analysé et compris les enjeux suscités par cette posture ambivalente face à un problème existentiel. Doit-on réconcilier des notions qui s’excluent mutuellement ? Pourquoi un haïtien devrait-il être fier d'être chrétien si ce que je dis est vrai ? Pourtant, c'est historiquement exact. Montesquieu s’était demandé en son temps : « Comment peut-on être persan ?» Il n’a pas été l’objet d’une fatwa.

Pour être plus en résonnance avec la jeune artiste Tafa Mi Soleil, rappelons que les chrétiens ont massacré dans toute l'Amérique quelques 56 millions d'indiens et y ont fait venir près de 25 millions de noirs d'Afrique comme esclaves. Ces chrétiens ont désorganisé pour des centaines d'années le continent africain et l'Amérique des peuples premiers. Ces méfaits ont bouleversé le climat mondial et ont laissé des traces morbides dans le patrimoine génétique des descendants des victimes.

Les Africains et les afro descendants d'Amérique et d'ailleurs dans le monde doivent davantage s'instruire en Histoire. Notre méconnaissance de l'histoire globale constitue un frein dramatique à notre évolution. Cessons d'avoir honte de nos valeureux ancêtres esclavagisés et de leurs riches traditions millénaires. Il faut enseigner ces faits historiques aux écoliers d'Afrique et d'Haïti  afin de liquider les séquelles psychologiques douloureuses du colonialisme. Tafa ne mérite pas d’être lynchée en effigie. Loin de là.

Frantz Alix Lubin a pris naissance  aux Cayes, grande Métropole de la péninsule méridionale d’Haïti. Ancien élève des Frères de l’Instruction Chrétienne (FIC) de sa ville natale,  Monsieur Lubin est titulaire d’une Double licence en Anthropologie/Sociologie et d’une…

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