Choisie comme ville principale pour relancer le tourisme en 2013 par l’administration Martelly-Lamothe, déclarée ville créative par l’UNESCO en 2014, Jacmel, ville en chef du département du Sud-Est et situé à environ 181 km de Port-au-Prince, est depuis un certain temps considérée comme l’une des villes phares, peut-être même la ville phare, dans le secteur touristique en Haïti.
Choisie comme ville principale pour relancer le tourisme en 2013 par l’administration Martelly-Lamothe, déclarée ville créative par l’UNESCO en 2014, Jacmel, ville en chef du département du Sud-Est et situé à environ 181 km de Port-au-Prince, est depuis un certain temps considérée comme l’une des villes phares, peut-être même la ville phare, dans le secteur touristique en Haïti.
Le tourisme pratiqué à Jacmel est surtout un tourisme à caractère culturel. Autrement dit c’est un tourisme axé sur la richesse culturelle diversifiée dont Jacmel peut faire montre. Les activités culturelles comme le Carnaval, qui est le plus attendu dans le pays chaque année en raison des mélanges explosifs de couleurs, de beaux masques à base de papiers mâchés produits par les artisans de Jacmel, les sculptures et peintures à même les rues, les danses folkloriques dont la portée religieuse est palpant sont les principales attractions culturelles des touristes locaux et étrangers. À cela, faut-il ajouter les richesses naturelles de Jacmel comme ses plages (Raymond les bains, La Saline, Lakou New York), ses côtes, ses chutes d’eau, et le passé coloniale de la Ville dont les bâtiments patrimoines de l’UNESCO, les maisons d’architecture gingerbread, les forts, en est la photographie, qui sont tous autant des attractions qui attirent les touristes de partout.
Cependant, à cause de la crise sanitaire actuelle liée à la COVID 19, il a été évident de faire le constat que le tourisme a totalement pris un coup. Cette conjoncture nous amène à nous questionner sur l’avenir du tourisme à Jacmel et sur le développement de Jacmel en dehors du tourisme.
Autrement dit nous nous posons la question sur la capacité de Jacmel à se développer sans le tourisme. Mais pour répondre à cette question, il est plus que nécessaire de se demander : Qu’est-ce que le développement ? Quel est l’impact réel du tourisme dans le développement de Jacmel ? Quelles sont les autres alternatives au tourisme dans le cadre du développement ?
Le développement, d’un point de vue économique et social, est considéré comme un ensemble de mutations structurelles d’une zone géographique (Continent, pays, ville, etc.) ou d’une population entraînant l’amélioration des conditions de vie de la population. Autrement dit, il y’a développement quand il y’a des changements positifs sur les plans sanitaire, éducatif, économique, judiciaire et tous les autres paramètres pouvant contribuer au bien-être des citoyens et citoyennes dans une société.
Chaque année ce sont des milliers de touristes étrangers et locaux qui viennent à Jacmel soit pour les périodes carnavalesques, les fêtes patronales ou pour tout autre type de détente. Les hôtels, les restaurants, les plages, les guides, les artisans, les marchandes, tous bénéficient de l’arrivée des touristes. Le tourisme fait aussi attirer des investissements par exemple, avec destination Jacmel en 2013, Stephanie Balmir Villedrouin, alors ministre du tourisme sous l’administration Marthelly-Lamothe, a déclaré la volonté du gouvernement haïtien d’investir dans le tourisme à Jacmel, ce qui a eu pour conséquences plusieurs constructions et rénovations telles que la construction de la promenade Lakou New York, la construction du centre de convention, l’aménagement des maisons dans la rue du commerce, la protection des villes contre les inondations. Par conséquent, on est en droit de dire que le tourisme impacte positivement le développement même si son impact reste minime dans la mesure où il ne touche pas les différentes structures de la société comme l’éducation, la santé, son impact est plus du côté de la culture et de ses acteurs et actrices.
Les autres alternatives au tourisme, en terme d’activités d’économique pouvant impacter le développement de la ville d’Alcibiade Pommayrac sont l’agriculture et la pêche. En effet, la position côtière dans laquelle Jacmel se trouve est favorable à la pêche, et très certainement beaucoup de pêcheurs s’adonnent à cette activité. Cependant, ce secteur n’est quasiment pas structuré, c’est une activité économique sur laquelle il existe aucune structure, chacun fait comme il veut, quand il veut, avec ce qu’il peut. Avec très peu de moyens mis à leurs dispositions et l’inexistence d’espace pour conserver les fruits de la pêche, le pêcheur ne peut vraiment avoir la garantie de conditions de vie saine. Donc la pêche ne peut pas avoir un impact réel sur le développement dans les conditions dans lesquelles elle se fasse C’est aussi le même cas de figure en ce qui concerne l’agriculture. L’agriculture pratiquée ne permet pas la prise en charge de l’agriculteur ni celle de sa famille, étant donné les difficultés qu’il rencontre comme les saisons pluvieuses, l’érosion, réduction de la superficie à cultivé, les difficultés d’accès au crédit agricole. L’agriculteur est dépendant de la clémence de la nature pour cultiver la terre et y cultiver de quoi aider sa famille
En somme, il est difficile voire impossible de concevoir un développement de la Ville de René Depestre en dehors du tourisme car ce dernier est son âme même. Jacmel dispose d’un potentiel énorme et varié en matière touristique et c’est ce qui fait son unicité. Ses richesses naturelles, historiques et culturelles ne demandent qu’à être exploité en bonne et due forme. L’agriculture et la pêche ne sont que deux activités capables de compléter et de renforcer le tourisme à Jacmel mais cela exige la mise en place de structure revigorante en vue d’encadrer les pratiquants de ces secteurs tout comme le tourisme demande une structure le permettant de se réinventer.