Libérés de leurs liens avec l’administration publique par un arrêté signé du Premier ministre en date du 27 septembre 2021, les membres du Conseil Electoral Provisoire contestent cette décision qui, selon eux, ne leur concerne pas.

 

Libérés de leurs liens avec l’administration publique par un arrêté signé du Premier ministre en date du 27 septembre 2021, les membres du Conseil Electoral Provisoire contestent cette décision qui, selon eux, ne leur concerne pas.

« Les membres du Collège Electoral Provisoire (CEP), informent le public en général et la presse en particulier que le prétendu arrêté pris par le sieur Ariel HENRY, premier Ministre par intérim ne nous concerne pas », ont écrit les membres du CEP dans un communiqué publié le 28 septembre. Le CEP présidé par Mylande Mésadieu considère la décision du Premier ministre en violation avec l’arrêté du 14 septembre 2020 nommant les 9 membres de l’institution et celui du 5 juillet 2021 nommant le PM a.i. Aux termes des prescrits de l’arrêté du 5 juillet, Ariel Henry devait « accompagner le Conseil Electoral provisoire dans l’accomplissement du processus électoral » rappelle Espérancia César, Vice-présidente, qui a signé ledit communiqué.  

D’un air menaçant, les membres du CEP projettent de faire recours en annulation par devant les instances judiciaires et administratives de la décision du premier ministre. 

Les 9 membres du CEP ont été nommés par arrêté présidentiel signé feu Jovenel Moïse et publié dans Le Moniteur #151 en date du 18 septembre 2020. La mission confiée à ce CEP était d’organiser le référendum constitutionnel et les élections locales, municipales, législatives et présidentielles. Sans la validation de leurs pouvoirs qui devait être faite par la prestation de serment devant la Cour de Cassation, les membres de l’institution électorale ont été installés par le président Jovenel Moise le 22 septembre 2020. Le 7 janvier 2021, le CEP a publié un calendrier des opérations électorales où la date du 25 avril a été retenue comme jour du scrutin du référendum. Cette activité a été reportée au 27 juin où le référendum n’a pas pu être réalisé. Les membres du CEP ont dû à nouveau reporter sine die le vote relatif à la nouvelle constitution, contestée par une bonne partie de la population. 40 millions de dollars américains devaient être mobilisés pour la réalisation de ce référendum, avait informé en avril dernier Mathias Pierre, Ministre-délégué chargé des questions électorales. Les élections devaient coûter 125 millions de dollars américains.

Le Conseil électoral provisoire de 2020 était composé de Louis Arlext Noel, Nadia Jules Amédée, Guylande Mésadieu, Antonio Détil, Patrick Numa (décédé le 21 février 2021), Espérancia César, Josette Massillon, Guy Romélus et Marie Rosemène Joseph Pierre.