ouvent, on entend dire aux hommes : « Sois fort, tu es un homme, tu ne dois pas pleurer » et ce, dès leur tout jeune âge. En effet, dans nos sociétés, les larmes tendent à faire référence à la faiblesse des femmes. Quant à celles qui auraient les larmes trop faciles et abondantes, elles sont traitées avec ironie de « Marie-Madeleine » ou de « ti kriye ». En un mot, les larmes ne sont pas bien vues. Pourtant, il est prouvé qu’elles sont bénéfiques tant pour la santé physique que pour la santé mentale.

 

Souvent, on entend dire aux hommes : « Sois fort, tu es un homme, tu ne dois pas pleurer » et ce, dès leur tout jeune âge. En effet, dans nos sociétés, les larmes tendent à faire référence à la faiblesse des femmes. Quant à celles qui auraient les larmes trop faciles et abondantes, elles sont traitées avec ironie de « Marie-Madeleine » ou de « ti kriye ». En un mot, les larmes ne sont pas bien vues. Pourtant, il est prouvé qu’elles sont bénéfiques tant pour la santé physique que pour la santé mentale.

Il faut savoir que nos glandes lacrymales sécrètent 3 types de larmes dont la composition varie selon leur fonction et leur cause. Nos yeux sont continuellement baignés de larmes basales riches en protéines permettant de les garder humides et contenant des antiseptiques qui assurent leur protection contre les infections. Les irritants comme le vent, les gaz, la fumée, les corps étrangers sont évacués par les larmes de réflexe. 

Quand nous sommes submergés par toute une série d’émotions, nos yeux déversent des flots de larmes émotionnelles. C’est alors que nous disons que nous pleurons. Et pleurer offre bien des avantages. 

Les larmes émotionnelles contiennent des substances neuro-modulatrices agissant comme des analgésiques naturels, capables de soulager les douleurs physiques et émotionnelles. De plus, elles drainent hors de nous les hormones du stress et certaines toxines. 

Pleurer apaise. Nos émotions sont régulées, notre stress est réduit par activation du système nerveux parasympathique qui aide les gens à se détendre.

Les pleurs nous aident à rétablir l’équilibre de nos émotions. Il n’y a pas que les situations tristes à provoquer nos larmes.  Un bonheur intense ou une énorme frayeur peut déclencher une crise de larmes permettant ainsi au corps de se remettre de ses émotions trop fortes.

Après un bon coup, notre humeur se trouve bien améliorée, car les pleurs aident à réconforter et à remonter notre moral. En plus de soulager la douleur, les endorphines et l’ocytocine aident dans l’amélioration de l’humeur, d’où leur appellation de substances du bonheur.

Une petite étude réalisée en 2015 a permis de constater que les pleurs aidaient les bébés à dormir. Ce ne serait pas étonnant qu’ils produisent les mêmes effets sur les adultes sachant que les « substances du bonheur » peuvent aider à s’endormir.

Pleurer nous permet également d’obtenir le soutien de nos proches. La psychologue Michèle Hosseini affirme que « les pleurs sont un moyen de communication ». En pleurant, nous attirons l’attention sur notre besoin de réconfort.

Et bien sûr, rappelons-nous que crier et pleurer sont les premières actions que nous faisons et qui nous donnent accès à la vie. Tant que le nouveau-né ne pleure pas, rien n’est encore garanti pour sa vie.
Bien sûr, l’excès en tout nuit.  Des pleurs inexpliqués, fréquents, abondants, incontrôlables peuvent être un signe de dépression qui devrait conduire à une consultation médicale.

Quoi qu’il en soit, les larmes nous apportant tellement davantage, au lieu d’essayer de les maîtriser, voire même les réprimer, nous devrions les accueillir, pleins de reconnaissance, car ce sont des indicateurs fiables que notre psychisme s’exprime et que nous sommes encore combattifs. Des larmes à jamais taries sont signe de désintérêt, d’abandon, de désespoir, voire même de notre mort émotionnelle. 

Moi, j’avoue pleurer chaque fois que j’en ressens le besoin et j’en tire toujours profit. Comme moi, n’ayez pas honte de pleurer.  
 

Marie Johane Brinnius Banatte est née à Jacmel où se déroula sa petite enfance. Puis, elle vécut une grande partie de sa jeunesse à Port-au-Prince pour poursuivre ses études secondaires et universitaires.

Établie depuis environ 20 ans dans la métro…

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