Vallue, beauté qui imprègne et envoûte

Ce samedi, 6 juillet 2024, au petit matin, quelques menaces de pluie et de vent m’ont interdit le sport de plein air et le petit déjeuner sur la cour des Trois Palmiers, prolongeant l’espace de services de K-Monik Hostellerie, à Vallue (Petit-Goâve).  

À 9:30 heures, j’ai pris un « woulib » pour me rendre au Centre Banyen Jardin Labo, distant de 950 mètres de l’Hôtel Villa Ban-Yen. Je voulais voir le jardin, après 4 jours de vent et de pluie intermittente, occasionnés par le passage de Béryl dans la Caraïbe. La terre était bien trempée. Le véhicule transportant du sable qui était arrivé la veille, grimpa lentement en mode 4X4 sur les bandes bétonnées encore mouillées. 

Sur la route, j’ai constaté beaucoup de feuilles et de branches d’arbres sur le sol, voire un arbre qui est tombé. Des dégâts plutôt mineurs qui n’ont pas obstrué le passage. 

Le premier beau spectacle qui allait capter mon attention et me chavirer était le tableau pittoresque que forme une partie de l’étang de Miragoane triangulant avec la baie de Petit-Goâve et l’Île de la Gonâve. Arrivé à Carrefour Tiplas, le premier endroit à Vallue en venant d’en bas où il est possible d’admirer les 2 baies de la région goâvienne, j’ai demandé au chauffeur de s’arrêter. Je descendis du véhicule pour admirer et immortaliser ce panorama très visible de la cité soulouquoise. 

J’avais hâte d’arriver au point de mire idéal du Centre Banyen sur Grand-Goâve.   Tout d’abord, je suis allé au bureau déposer mon sac et 2 ouvrages de Thomas Madiou. Ensuite, je suis passé au jardin garde-manger familial où 2 belles surprises m’attendaient. La première, une belle figue de couleur mauve que j’ai cueillie. J’y ai planté le figuier et 4 autres il y a environ 2 ans. Je les ai reçus d’une pépinière qui se trouve non loin du pont jeté sur la rivière grise, au niveau de la route Tabarre – Croix-des-Bouquets, un don de Trees that Feed Foundation. L’autre surprise est une cerise, la deuxième d’un cerisier dont j’ai eu la semence lors d’une visite au jardin botanique de CATIE, à Turrialba, au Costa Rica. 

Puis, je suis allé vérifier le niveau de l’eau dans la citerne récemment construite au Jardin Labo Solivermont. J’ai demandé d’allumer la génératrice pour pomper de l’eau et la remplir. 

Ensuite, vint le moment de contempler le paysage et la vue sur Grand-Goâve. J’ai décidé de faire un pano, prenant une partie de Petit-Goâve et de la baie de Grand-Goâve, de Fauché et les mornes de Palmiste à Vin, sur la route conduisant à Jacmel, avec au fond l’Île de la Gonâve et la côte des Arcadins.  

Je me suis ensuite retourné vers les montagnes, tout en étant attiré par ce rouge vif sublime d’une tulipe de Madagascar, au fond du jardin au Centre Banyen, qui contraste avec le vert dominant et qui rehausse le paysage. Les montagnes ont repris le dessus. Le tableau est spectaculaire avec au loin des arbres touffus par endroits et un tapis herbacé qui cache en d’autres endroits la nudité des pentes.  

On pouvait lire très bien les lignes de crête et des intervalles entre deux montagnes, avec en arrière-plan d’autres montagnes, comme dit le proverbe : « derrière les mornes il y a encore d’autres mornes ». 

Certains sommets décrivent des formes diverses, laissant libre cours à l’imagination. Le contraste des couleurs crée un paysage surnaturel, au point de penser que ces montagnes ne sont plus habitées par des mortels, mais plutôt par des dieux.  Ce qui donne envie d’y aller pour découvrir leur secret. 

Pendant tout ce temps que je suis plongé dans mon téléphone pour dépeindre ces paysages, j’ai totalement oublié que j’étais debout sur l’un des murs de la citerne, à 2.5 mètres  de haut.

Brusquement, un petit vent commença à me secouer et le bruit de l’eau qui tombe dans le bassin me donna un coup de pieds dans les fesses, me faisant prendre conscience du danger auquel je m’étais exposé pour capturer ces moments et partager avec vous cette étincelle de la beauté sublime et envoûtante de Vallue.