Le vent soulève sa voile,

Ce rideau poussiéreux

Qui avance son ombre,

Au flanc de la montagne.

Il frotte douloureusement

Le sol, devenu crayeux,

 

Le vent soulève sa voile,
Ce rideau poussiéreux
Qui avance son ombre,
Au flanc de la montagne.
Il frotte douloureusement
Le sol, devenu crayeux,
Fendu par la saison sèche.
Cette terre qui, autrefois,
Fut une mère nourricière
Est accablée, la pauvresse,
Sous un soleil de plomb…
Le sentier visiblement étroit
Qui serpente vers les cases,
N’offre pas la moindre trace
D’une mare, d’une flaque
Ou l’ornière de quelques pas
Pataugés dans une boue récente.
La chaleur a égoutté la terre
Elle a bu la sève des plantes
C’est donc une terre en pelade,
Raclée aux os des pierres,
Elles qui font la lisière,
Aux rangées des cactus,
Et d’épineux bayahondes
Ou quelques tiges affaissées.
A leur cou se pendent
Les lianes noircies et crucifiées.
Leurs feuilles, déjà mortes,
Sont enroulées en ruban
Dans les spirales du vent
Les emportant à la dérive.