Entre deuil et perspectives, le viseur sur la lumière au bout du tunnel

Je vis avec angoisse, ce moment d’incertitudes que traverse mon pays. Je me donne toute les raisons pour continuer à croire que la lumière n’est plus très loin ; j’évoque la foi, la grandeur de Dieu, pour continuer à générer dans mon esprit toutes les vibrations positives comme voulant influencer l’avenir.

Malgré vents et marées et toutes les situations apparemment noires, je ne peux m’empêcher de croire que mon Ayiti à moi va renaître plus lumineuse que jamais.
 

Ayiti, “Tete doubout”

Ayiti, mon pays aux seins nus
Ces paysannes aux seins nus "tete doubout",
antenne des Dieux qui font
que la femme est femme,
appréhende le monde à sa manière
et lui confère cette faculté
de sentir, prévoir et aimer profondément
tout comme mon pays.
Mon Ayiti à moi, mon Ayiti aux seins nus qui
offrent du miel avec son lait et dont les
filles et les fils tardent à saisir
l'opportunité d'en être dignes.
Ayiti "tete doubout" femme-fée, femme-magie,
mère inlassable qui au péril de sa vie
couvre les siens du drap blanc, oreille de Dieu,
et prie sans cesse pour l'avènement du jour de gloire.
Ayiti "tete doubout" antenne de la galaxie
miroir de l'univers aux accents pluriels,
toi qui collecte et connecte toutes les fréquences
pour harmoniser les existences,
tu es méritante...!
Viendra ton jour de gloire, ton jour de lumière
où sous les projecteurs, "tete doubout",
tu graviras les marches de l'histoire
parée de ton manteau d'or pour te confirmer
et signer dans les registres de l'esprit,
aux portes de l'éternité.

Je partage ici ce texte, dans ce moment particulier pour inviter à un focus sur la positivité, la lumière et l’amour. Même dans la guerre, on en a besoin pour que le résultat soit bénéfique.

Je vais aussi partager avec vous l’anecdote suivante en rapport avec le texte et la photo.
Un matin de janvier 2016, je me réveille avec l’envie d’écrire. Ne sachant pas trop ce que je devais écrire, et encore au lit, je n’avais ni plume ni papier, (vive les téléphones intelligents) j’ai pris mon téléphone et je me suis mis à écrire et puis après j’ai relu ce texte que j’ai partagé avec vous.

L’histoire ne s’arrête pas là. Sachant qu’au Réseau National des Promoteurs du Tourisme Solidaire (RENAROTS) nous avions un éco-tour planifié avec Lyon-Haiti Partenariats (LHP) et le Centre d’Echanges et de Voyages Internationaux pour une Ethique de la Découverte (CEVIED), une agence française spécialisée dans le tourisme solidaire et éco-responsable, je devenais impatient, pensant pouvoir illustrer le texte avec une photographie à partir du relief montagneux.

Nous nous sommes rendus à la mi-février, les touristes arrivent et le périple commence. Je vous épargne l’ampleur du circuit. En allant à Sainte Suzanne, quelque part en montant, j’ai vu l’image de cette montagne qui tombait à pic pour illustrer le texte. Comprenant que les touristes étaient fatigués et qu’il leur tardait de manger, je leur ai fait part d’un arrêt que je souhaitais faire le lendemain en laissant la région. Arrivé à l’angle où j’avais découvert cette image de deux montagnes offrant la configuration d’une poitrine féminine, je me suis arrêté pour faire la photo, et comme par hasard, il y avait ce nuage juste au-dessus prenant la forme d’Ayiti. Je suis resté ébahi, c’était comme une consécration, le texte venait de prendre toute sa valeur, c’est ce que j’ai senti au plus profond de moi-même.

Alors, en ces temps sombres, puisse l’esprit de l’espoir et les valeurs profondément spirituelles portées par notre terre d’Ayiti nous animer et nous préparer à son heure de gloire.