Éditorial
Publication du 31 Aout 2021
29 août 2021
Le tremblement de terre du 14 Aout 2021
Le Tremblement de terre du 14 août 2021 en Haïti est un moment important pour remettre en question notre existence comme peuple qui lutte pour la survie dans un monde de plus en plus difficile, par temps de Covid et post-globalisation. En effet, quand le séisme de 2010 a frappé Haïti, il y avait un engouement de l’international : Wyclef, Fondation Clinton, Sean Penn, Donna Karan et tant d’autres célébrités américaines sont venues apporter leur pierre à la reconstruction d’Haïti. Mais quelle ne fut pas notre déception d’apprendre plus tard comment les Clinton ont dépouillé Haïti de cette aide ; les mauvaises décisions économiques de Wyclef, au nom de Yele Haïti. Et puis, plus rien ! Haïti n’était plus un pays d’intérêt, avec toute la politicaillerie qui prévaut depuis Préval et le clientélisme politique et partisan qui a conduit aujourd’hui à la destruction de notre pays par nos propres compatriotes. Situations d’un « peyi lok » par des politiciens véreux et une bourgeoisie encrassée et endolardée de l’argent sale de la drogue, de la misère du peuple haïtien et de l’injustice ; le bal des « m’as-tu-vu ? » s’est terminé sans coup férir. Et, comme toujours les propos de mépris sont revenus dans le monde international dès qu’il s’agit du cas d’Haïti. Donald Trump, ex-président des Etats-Unis d’Amérique du Nord déclara avec fracas que « HAITI IS A SHIT HOLE ! » oui, un « pays-latrine » qui ne mérite pas l’attention de l’international. Et, malgré cette déclaration qui aurait dû fouetter l’orgueil de nos dirigeants, ils ont continué à persister dans leur « chirepit ». Ils ont continué à persister dans leurs mauvaises gestions de la république à un point tel que lorsque Maitre Monferrier Dorval, un éminent avocat déclara que « le pays n’est ni administré, ni gouverné ! » il fut exécuté dans les prochains jours de sa déclaration. Le pays est pris en otage par des bandits qui coupent tout le grand Sud du reste du pays depuis Martissant. Ces bandits ont repris du poil de la bête, à la solde des politiciens corrompus et de cette frange de la bourgeoisie marchande et terroriste qui est entrée en conflit ouvert avec le feu président, Jovenel Moise, jusqu’à sa mort le mois dernier. Et, depuis ce pays semble connaitre des jours sombres. Un pays ingouvernable et ingouverné . Un pays en situation de chute libre. Un pays qui existe sans gouvernants. Un pays qui vit d’ingérence américaine. Un pays à genoux. Et puis, un second tremblement de terre qui frappe pour montrer notre précarité comme peuple. Il n’y a plus cet engouement de l’international comme avant. Les leçons apprises lors des derniers évènements qui ont suivi le séisme de 2010 commandent ceux qui sont venus aider à aller directement vers le peuple pour faire les distributions de nourriture, d’eau et de matériels pour la reconstruction de leurs habitats. C’est une honte nationale ! Personne ne croit aux gouvernants haïtiens qui ne recherchent qu’a s’enrichir aux dépens d’un peuple qui ne demande rien d’autre que de pouvoir vivre dignement. Non seulement ces prévaricateurs corrompus ne lui donnent pas une seule chance pour la survie ils empêchent à quiconque voudrait Haïti à être hésitant.
Ce tremblement de terre nous commande de nous poser des questions sur le devenir de notre pays. Haïti survivra-t-elle à un autre séisme ? L’aide étrangère à Haïti restera-t-elle toujours une aide aux aidants à travers les ONG qui n’ont fait que retourner chez eux cette soi-disant aide donnée avec la main droite mais reprise de la main gauche ? Pourquoi ce manque d’engouement d’aider Haïti à sortir de son ornière de misère que l’international a elle-même créée en nous imposant des dirigeants qui n’ont aucun programme et qui ne veulent rien faire que plaire à leurs patrons ?
L’ingénieur en séismologie, Claude PREPETIT, parle déjà de ce que le prochain séisme va faire dans le Nord et prévoit même que la ville du Cap Haïtien pourrait disparaitre et avec elle, tous nos monuments historiques importants : la citadelle Laferrière, le Palais Sans-Souci, pour ne citer que ceux-là. Que pouvons-nous faire pour remettre ce pays sur les rails ? Quand ce n’est pas la politique ce sont les aléas de la nature qui nous frappent avec beaucoup de rigueur. Quel avenir pour ce pays que nous aimons tant ?
Autant de questions qui nous démangent les lèvres et nous dérangent en ces temps si incertains de la période post-séisme 2021.
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