Éditorial
Publication du 15 Mars 2021
14 mars 2021
Femme haïtienne!
Comment parler de la femme haïtienne et ne pas s’inspirer de nos mères, nos femmes, nos sœurs, nos amies, nos confidentes, nos conseillères, nos collègues de travail, à ce charme empreint de mystère profond qui réside dans leur force de caractère. Qu’une femme soit insouciante, sévère, coquette, pauvre hère, joyeuse et gaie, écrivaine, activiste politique ou sociale, cheffe d’entreprise, politicienne, journaliste, lavandière, gargotière des rues de la capitale ou des villes de provinces, Madame Sara, cuisinière, infirmière, institutrice, religieuse, zuzu ou vulgaire…, elle a ce destin merveilleux de préparer le futur de la nation. Souvent nous parlons de leur beauté, de leur aspect physique sans prendre en compte la qualité de leur vertu. Nos femmes sont des héroïnes.
En Haïti, les femmes prennent au sérieux leurs rôles car, la facture sociale leur donne cette détermination existentielle. En effet, être femme en Haïti, est plus qu’une condition de genre c’est un défi quotidien immense et, parfois, le seul choix qui leur reste c’est d’être forte. Femmes Fortes pour prendre des décisions pour leurs enfants, comme femmes mariées ou comme célibataires monoparentales. Quand la femme est au contrôle cela marche tellement mieux. Il faut regarder par-delà les clichés machistes pour bien comprendre les femmes car elles sont toutes belles à leurs manières. Les filles haïtiennes sont plus intelligentes que les garçons de leurs âges car elles ont une image à garder, ce qui n’est pas toujours un critère pour les garçons. Et, certaines mères « machas », comme des viragos, pensent souvent que les mères qui ont des filles doivent surveiller « leurs poulettes » car elles élèvent des « petits coqs ». Heureusement, qu’à l’heure actuelle il y a des associations importantes de femmes qui sont en train de casser le moule de ce genre de discours macho qui engendre les viols et toutes sortes d’aliénations masculines. Cette aliénation de croire que les hommes sont supérieurs aux femmes. Quelle blague !
De quelle supériorité peut-on vraiment parler quand une grande quantité d’hommes haïtiens vit aux crochets des femmes ? Si une grande majorité d’hommes haïtiens pense qu’il faut s’occuper de la femme, beaucoup d’hommes aux pensées arriérées, malheureusement, voient en la femme rien qu’une partie de plaisir, des servantes, des êtres à posséder et à domestiquer, à battre à loisir, et même à tuer si elles se rebellent à leurs règles archaïques. Ces genres de réflexions entraînent bien trop souvent tous ces cas de meurtres, résultantes de jalousie primaire et d'égos à la dimension d’un monde qui n’a pas sa raison d’être en 2021.
Le combat de la femme haïtienne d’aujourd’hui est multi complexe pour la simple et bonne raison que si elle crée des richesses pour ses enfants elle n’en jouit pas assez. Ce combat quotidien multiforme ne sera gagné qu’avec la détermination que nous remarquons aujourd’hui par nos filles et nos femmes pour devenir des universitaires de calibres appréciables, des entrepreneures et des créatrices capables de changer le visage de l’entrepreneuriat.
En ce mois de Mars, décrété étant le mois de la lutte pour les droits de la femme, à Xaragua Magazine nous nous courbons face à ces vaillantes combattantes, nos amazones pour les soutenir dans leur lutte contre la violence conjugale, les abus verbaux, l’inégalité du genre, et tous autres méfaits indignes à leur dévouement.
La femme haïtienne reste et demeure, dans ce monde cruel un exemple de qualité, d’excellence, de beauté et de bonté, d’ingéniosité et de ressources inépuisables et, il nous suffit de nous replonger dans nos souvenirs d’hommes pour compter nos bénédictions d’avoir de telles personnes dans nos vies.
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